Kalaw est une petite ville qui se trouve entre la région de Bagan et le lac Inlé, au milieu des montagnes. Nous arrivons sur place très tôt le matin après un trajet en bus de nuit, et il fait plutôt froid. Les 2 dernières heures de voyage ont d’ailleurs été assez éprouvantes niveau virages : de nombreux locaux ont eu besoin des sacs plastiques gracieusement distribués pour la circonstance, nous n’étions pas loin de les suivre…
La raison de notre venue ici, c’est que Kalaw est la ville de départ du trek qui va jusqu’au lac Inlé. Nous avons prévu de nous reposer ici une journée avant de commencer à marcher et nous avons bien fait ! Notre hôtel est un peu éloigné du centre de la ville et nous sommes en pleine nature, entourés par la forêt et au pied de la montagne. Nous profitons du jardin, de notre immense chambre (nous avons été surclassés, ça n’arrive pas tous les jours) et du petit déjeuner complètement dingue (confiture maison, pain maison,gâteau maison, fruits frais, omelette…) avant de partir nous promener.
On fait assez rapidement le tour de la ville, il n’y a pas grand chose à voir à part la station de train qui est assez mignonne. On enchaine par une petite randonnée pour atteindre le sommet d’une montagne et avoir une jolie vue sur la région. Comme souvent, un temple a été construit tout là-haut. Nous admirons la vue et le soleil qui se couche progressivement avant redescendre par la voie royale (les marches).1er jour de trek
C’est le grand départ ! Il est possible de faire le trek sur 2 ou 3 jours, nous avons choisi l’option 2 jours afin de passer plus de temps en arrivant au lac Inlé. Notre équipe se compose de 2 étudiants autrichiens, 2 jeunes parisiennes (Oriane et Constance), un jeune professeur originaire de Sydney (Pete) et un retraité anglais de 75 ans (Laze). Notre guide est tout jeune, à peine 22 ans. La première matinée, nous traversons de nombreux champs de piments, de pommes de terre, de riz des montagnes, d’ail…, c’est riche et varié.
Pendant la saison sèche, les agriculteurs recouvrent les plantations avec de la paille mouillée pour les protéger du soleil, ils ont développé plein de techniques comme celle-ci afin d’apprivoiser la terre dans les zones où les conditions climatiques ne sont pas propices à la culture. C’est vrai qu’il fait chaud… À partir de 11h, on cherche désespérément de l’ombre. Nous faisons une halte chez l’habitant pour le déjeuner et avons droit à des spaghettis, ce n’est pas très local mais c’est accompagné d’une soupe et de petits légumes et c’est délicieux. Dans l’après-midi, on s’arrête au bord d’une rivière pour se baigner. C’est également la baignoire des buffalos des champs aux alentours, pourquoi pas… Ils n’ont d’ailleurs pas du tout envie de rentrer dans leur bain et leurs maîtres doivent ruser pour réussir à les mettre à l’eau, c’est un métier à risques !
On finit par se laisser tenter, l’effet de groupe jouant sûrement. L’eau est fraîche et cela fait du bien. Nous repartons ensuite pour 3h de marche et une sacrée montée à la fin avant d’arriver au monastère où nous allons passer la nuit.
Une nuit au monastère
Nous arrivons sur place en fin d’après-midi et débarquons en plein milieu d’une folle partie de football. Une vingtaine de moines novices (entre 5 et 12 ans) s’en donnent à cœur joie autour du ballon. Certains garçons du trek les rejoignent tandis que le reste du groupe prend ses quartiers à l’intérieur du monastère.
Nos matelas sont disposés à même le sol, comme cela se fait ici traditionnellement. Je dis matelas mais le terme « couchette » serait plus approprié étant donné la fine épaisseur de ce dernier. Nous allons dormir les uns à côté des autres, séparés de Bouddha par un drap qui a été tendu entre les piliers intérieurs du monastère.Vient ensuite le grand moment de la douche : un tuyau, un sceau et de l’eau froide derrière un muret dans le jardin. C’est expédié en 2 minutes pour tout le monde ! Après la rivière pendant notre trek au Pérou, c’est sûrement l’une des douches les plus originales que nous ayons testées depuis notre départ !Nous nous échappons ensuite avec Pete, Constance et Oriane pour boire une bière dans une échoppe qui se trouve juste à côté, elle est tenu par une magnifique femme Pa O vêtue de son habit traditionnel.
En rentrant au monastère, nous assistons à la séance de méditation du soir des moines. Nous sommes assis à l’arrière de la salle et les observons avec attention. Les jeunes moines récitent leurs prières pendant de longues minutes sous l’œil de leurs aînés. Certains sont sages, d’autres gesticulent et ne tiennent pas en place. On sent que ce sont encore de jeunes enfants qui préféreraient jouer dehors plutôt qu’être assis ici, un peu comme nous à l’école primaire.
À la fin de la séance, plusieurs sont désignés afin de montrer aux autres comment ils mettent en place leur tunique. Les plus petits ont visiblement beaucoup de mal et doivent s’y reprendre à plusieurs fois. Il faut dire qu’il y a des plis dans tous les sens, on n’imaginait pas que c’était aussi compliqué avant de les voir à l’œuvre.
Nous dînons avec notre groupe vers 18h30 et savourons la délicieuse cuisine locale. C’est un vrai festin : riz, légumes aux épices, guacamole, potiron… Nous ne sommes pas avec les moines, de façon à ne pas être trop invasifs. D’ailleurs les moines adultes n’ont pas le droit de manger après 12h, donc c’est réglé…
Tout le monde est au lit à 20h, ambiance dortoir avec ronflements et tutti quanti. Nous avons pris soin de mettre nos tongs en hauteur avant de rentrer dans le monastère car apparement elles sont régulièrement volées la nuit par les chiens !
Nous sommes réveillés vers 5h30 par la séance de méditation matinale des moines, c’est cocasse et en même temps bien plus agréable que la sonnerie de l’iPhone.
Nous faisons l’impasse sur la douche (on a déjà donné de notre personne la veille) et se jette sur le petit déjeuner : fruits et pancakes sont au menu, nous sommes gâtés ! Avant de partir, les garçons se lancent dans une partie de frisbee avec les petits moines, ils découvrent tout juste ce sport et on peut lire la joie sur leur visage.
Nous entamons cette 2ème journée de marche à 7h30, il fait encore frais et nous avons gardé nos pantalons et sweets. Cela ne dure pas bien longtemps, à 9h on commence déjà à avoir chaud et à 10h il fait plus de 30 degrés. Alors que le rythme était plutôt calme le 1er jour, nous enchaînons 5h de marche en plein soleil sans pause et commençons à peiner (Fabien non, mais les filles, Laze et moi oui). Heureusement, le trajet est ponctué de rencontres avec des enfants et villageois avec qui nous échangeons des sourires. Les champs et montagnes arides laissent peu à peu place à la forêt. Plus on s’approche du lac et plus le paysage devient vert. Nous finissons pas arriver dans un village en bas de la vallée. Les champs ont laissé place aux rizières. Les maisons sont sur pilotis et un canal, creusé de chaque côté du chemin en terre, permet aux bateaux de se déplacer. Nous nous arrêtons dans un des restaurants local pour manger et nous reposer.
À 13h c’est déjà le moment de se dire au revoir, nous montons en petits groupes à bord des bateaux afin de traverser le lac.
Nous arrivons au Lac Inlé de la plus belle façon qui soit… Nous naviguons sur plusieurs kilomètres et croisons des pêcheurs, des locaux rentrant du village, des familles qui déménagent…
Au fur et à mesure que l’on s’approche, on aperçoit de nombreux hôtels flottants, ce sont des hôtels assez luxueux avec bungalows et terrasses donnant sur le lac, piscine, personnel en costume… Mais tout semble vide à cette période de l’année. Au bout d’une heure, nous posons le pied à Nyaung Schwe, la principale ville au bord du lac.
Nous remercions chaleureusement notre guide si gentil. Nous n’avons pas tout compris de ces explications ces deux derniers jours car son anglais n’était pas vraiment ce qu’on appellerait parfait, mais il y a mis tellement de bonne volonté qu’on ne peut pas lui en vouloir.Nous rejoignons ensuite notre hôtel, ce n’est pas un palace mais une auberge pleine de charme avec un petit jardin fleuri. Nous sommes accueillis avec du thé vert et des fruits frais, décidément l’accueil en Birmanie c’est du haut niveau ! Il y a même des petits chats pour nous souhaiter la bienvenue 🙂Après une bonne douche et une sieste, nous retrouvons Pete et Laze sur le rooftop de leur hôtel pour quelques verres. Nous passons une super soirée et ne voyons pas le temps passer. Tellement que la plupart des restaurants sont fermés lorsque l’on sort vers 21h30. Nous serons sauvés par un resto indien.
Ce trek de 2 jours aura été assez court et sans grande révélation au niveau du paysage contrairement à l’Amérique du Sud et la Nouvelle-Zélande, cependant nous avons beaucoup aimé la nuit passée dans le monastère et avons fait de belles rencontres, que ce soit parmi les locaux ou nos compagnons de route.