Nous quittons les montagnes de Pu Luong pour rejoindre la ville d’Hoi An, célèbre pour ses lampions qui sont illuminent les rues à la nuit tombée.
Couture et vêtements sur mesure
Nous consacrons notre première matinée à la confection de vêtements sur mesure chez BeBe (pour Be Beautiful, nous sommes des personnes exigeantes… ). La ville de Hoi An est particulièrement réputée pour cela, ici il est possible de faire faire n’importe quel vêtement, paire de chaussure ou sac sur mesure à des prix bien inférieurs à ceux pratiqués en Europe, tout en gardant la même qualité. Au début nous venons en simples spectateurs mais très vite on se laisse convaincre, il faut dire que cela fait des mois que nous n’avons pas fait de shopping. Fabien opte pour des chemises et un pantalon, et moi une robe pour la mariage d’Anna et Pierre-Francois cet été ! Eux ne nous ont d’ailleurs pas attendu (ils sont arrivés à Hoi An quelques jours plus tôt) et sont déjà en plein essayages.
Nous passons plusieurs heures à choisir les modèles, tester les tissus, prendre nos mesures et discuter des détails. Chacun à sa couturière attitrée, c’est elle qui s’occupe de nos essayages, de nos retouches et qui s’assure du respect des délais.
Le lendemain, c’est déjà quasiment terminé. Les couturiers travaillent à une vitesse inouïe, d’autant que la boutique ne désemplit jamais… Les conditions de travail sont bien entendu certainement plus difficiles qu’en France, même si les employés respectent des horaires et ont droit à des jours off.
Nous repartons chacun avec une valise pleine. Enfin, avec Fabien, on a profité de la valise des parents qui ont gentiment accepté de repartir en France avec nos affaires de mariage. Il fait dire que dans nos backpacks cela ne tenait pas vraiment….
La vielle ville et ses lampions
Clairement c’est la raison pour laquelle tout le monde vient ici, et malgré la foule cela vaut vraiment le détour. Notre premier soir passé dans la vielle ville a pris une tournure un peu inattendue car nous sommes arrivés un jour de pleine lune. Chaque mois, les habitants célèbrent cette fête ancestrale en allumant bougies et bâtons d’encens, qu’ils disposent ensuite dans un petit temple devant leur boutique ou maison. Tous les lampions de la ville sont éteints afin de faire honneur à la lune.
Au bord de la rivière, des centaines de petites lucioles en papier sont déposées sur l’eau et dérivent au fil du courant. C’est un spectacle magnifique et très poétique.
Les soirs suivants, nous profitons de la magie des lampions illuminés au-dessus de nos têtes et passons des heures à déambuler (comprendre zigzaguer au milieu de la foule) dans les rues.
La vieille ville est aussi très belle à voir de jour car elle est restée protégée des voitures, de la publicité et des constructions difformes. Les petites maisons colorées côtoient les temples au jolis devantures en bois et les restaurants aux balcons en bois. C’est plein de charme.
La plage, une expérience très mitigée
Alors qu’Antoine, le père d’Alice, passe la journée à faire de la plongée sur l’île de Cham, nous enfourchons nos vélos et partons en direction de la plage. Celle-ci se trouve à quelques kilomètres du centre-ville. Arrivés sur place c’est la déception… On se demandait où étaient passés tous les touristes que l’on croisait le soir dans la vieille ville (la ville étant quasi déserte la journée) et bien on a trouvé. Des centaines de personnes s’étalent sur des kilomètres… Il fait tellement chaud qu’on s’arrête quand même pour prendre un bain, mais on préfère ne pas rester. Nous reprenons nos vélos et nous arrêtons en chemin pour déjeuner au milieu de la campagne. Il s’agit d’un petit restaurant situé au milieu des champs. Les boissons et plats sont préparés avec les herbes et légumes du jardin, c’est un régal.
Promenade à vélo entre les rizières
Le dernier jour, nous partons nous promener avec Fabien au milieu des rizières. Entre la vieille ville et la plage, on est en pleine campagne. Les rizières s’étalent à perte de vue, délimitées par de petits canaux, les poules et coqs se promènent à leur guise sur les chemins et les locaux font leur sieste entre les arbres dans de petits hamacs accrochés aux branches. On croise même des water buffalos au milieu de champs de fleurs mauves. Le contraste entre le calme et la simplicité de la vie ici, en opposition aux flots de touristes qui se déversent en ville est plutôt surprenant.
Cette escapade m’aura valu une petite chute dans les rizières, pour cause de moto passant trop vite à côté de moi et de manque d’équilibre. Fabien a bien rigolé et c’est une adorable grand mère vietnamienne passant par là qui m’a aidé à laver la boue qui recouvrait ma robe et mes jambes. J’ai été très touchée par autant de gentillesse et d’empathie, cela n’arrive pas tous les jours dans notre monde.
La cuisine, un vrai délice
Nous avions déjà éveillé nos papilles à Hanoi, mais Hoi An a surpassé le niveau. La cuisine répond à différentes règles selon les régions au Vietnam : au nord on l’aime plutôt salée, au centre épicée et au sud sucrée. À Hoi An il faut donc prendre des précautions et commander au maximum des plats « not too spicy », sous peine de se retrouver avec le palet en feu et de ne plus rien sentir des autres ingrédients.
Nous nous sommes régalés de cao lau, de bun cha, de white roses (beignets de crevettes), de currys de légumes, de viandes au barbecue, de riz gluant et même de pizzas (on a trouvé un excellent restaurant italien le premier soir et on s’est laissés tenter). À Hoi An, les plats sont assaisonnées avec des épices douces et corsées, de la menthe et de la coriandre fraîche (pour le plus grand bonheur d’Anna) et les recettes sont très raffinées. Nous avons aussi savouré de délicieux gâteux n’ayant rien à envoyer à ceux des pâtisseries françaises. Après 7 mois de voyage c’était un vrai bonheur (j’en rêve encore).
Notre passage à Hoi An nous a beaucoup plu, même si le contraste après Pu Luong nous a un peu déstabilisé au départ. Nous avons aimé la beauté et le charme de cette ville ainsi que sa délicieuse cuisine, mais sommes restés un peu dubitatifs par rapport à la foule le soir. Cela nous a rappelé Dubrovnik, une ville dans laquelle il faut faire la queue pour entrer dans la rue principale…
C’est aussi à Hoi An que nous quittons la famille Pigeon après 2 semaines de voyage et de déambulations. Un moment chargé d’émotion pour tout le monde même si nous nous quittons avec de merveilleux souvenirs. Fabien et moi continuons notre chemin et prenons un bus de nuit afin de rejoindre Dalat, à l’intérieur des terres vers le sud du pays.