En attendant sur le quai d’Ella, nous assistons à une représentation des écoliers du village. Ils se tiennent en rang et commencent à chanter au moment où le train arrive en gare. Entre leurs petites mains, ils serrent une feuille de couleur sur laquelle sont écrites les paroles de leur chanson, c’est un spectacle très mignon ! Leur instituteur passe dans les rangs et veille au bon déroulement de la scène, on lit de la fierté dans ses yeux.
Nous montons à bord après cette jolie surprise et entamons un beau voyage à travers les montagnes et les plantations de thé. Le temps ralentit à bord du train, on se prend à rêvasser en admirant les paysages et en observant la vie dans les différentes gares croisées sur le chemin.En mettant un pied à Nuwara Eliya, on sent tout de suite que la température s’est rafraîchie, d’ailleurs il ne tarde pas à pleuvoir. En plus d’être la ville la plus en altitude du pays, Nuwara Eliya est aussi la plus pluvieuse. On s’arrête déjeuner dans un café un peu louche avant d’embarquer dans un bus en direction de la fabrique de thé Labookellie, une des plus grandes de la région avec ses 1 200 hectares de terrain. Cette dernière emploie 680 personnes au total, dont certaines depuis plus de vingt ans, comme notre guide. Cette fois-ci la visite est beaucoup plus intéressante et on réussit à comprendre quelques explications.
On apprend qu’il faut 5 kg de feuilles pour produire 1 kg de thé. Ici, ce sont 8 000 à 10 000 kg qui sont produits chaque jour, ça en fait des feuilles à ramasser… La majorité de la production est exportée, les plus gros acheteurs étant la Chine, les pays du golfe arabe, la Russie et l’Europe.On goûte à différentes sortes de thé : du thé vert (qui ne subit aucun processus de fermentation), du thé noir qui lui est fermenté, et du thé blanc, le plus rare. Seules les feuilles du haut de l’arbuste sont récoltées, puis elles sont séchées au soleil et non en machine. Le prix du thé blanc est 10 fois plus élevé que celui du thé classique mais quand on le goûte on réalise pourquoi !Nous avons ensuite droit à une dégustation de BOP, un thé dont l’amertume est modérée et qui se consomme généralement au petit déjeuner. Le grand salon de la fabrique offre une vue imprenable sur les plantations.Sur le chemin du retour, notre chauffeur de bus se prend pour un pilote et heurte le trottoir dans un des virages. Le bus manque de se retourner (on l’a vu pencher méchamment d’un côté) mais personne ne se formalise. On risque sa vie tous les jours dans les transports en commun ici, ça fait partie du quotidien.La nuit est tombée lorsque nous arrivons à l’hôtel et il fait un froid de canard (moins de 10 degrés, ça ne nous était pas arrivé depuis le Népal). Nous trouvons les rues assez glauques et avons bien du mal à trouver un restaurant ouvert.
Le lendemain on fait un rapide tour du centre ville. On pensait découvrir une petite ville coloniale avec une belle architecture mais à part la poste au look anglais, on ne trouve rien… Il y a vaguement un terrain de criquet et un terrain de courses sur lequel s’entraînent des cheveux mais cela s’arrête là. Nous repartons sans être très convaincus par cette étape…