Un long week-end à Cusco

Après notre trek au Machu Picchu, nous avons passé 4 jours à Cusco afin de nous reposer et de reprendre des forces.
Cusco est une ville dans laquelle il fait bon vivre et que nous avons particulièrement appréciée ! Notre arrivée à Cusco juste avant le Salkantay trek fut pourtant un peu ratée après l’annulation de notre vol à la dernière minute. En compensation nous avons eu le droit à une suite de luxe dans un hôtel de Lima, nous ne sommes pas prêts de retrouver ça de si tôt ! On en a peu profité car on a dû se lever à 3h du matin pour avoir un nouveau vol, mais c’était assez marrant.

En attendant notre avion… Ceci est un lit pour 4 personnes.

Visite guidée de Cusco
Le 1er jour, nous avons réservé une visite guidée afin d’en apprendre un peu plus sur l’histoire du Pérou, de Cusco et des incas. Cusco fut la capitale des incas pendant la courte période de leur règne (de 1439 à 1533), elle était le cœur de cette civilisation présente dans 6 pays : la Colombie, l’Equateur, le Pérou, la Bolivie, l’Argentine et le Chili.

La ville a été détruite à plus de 80% lors de la colonisation espagnole et aujourd’hui il ne reste que quelques murs et vestiges de la civilisation inca : notamment le plan du centre ville, qui à été construit sur la base du dessin d’un puma, un des animaux totem du Pérou avec le faucon.

Plan de la ville

Nous apprenons que le mot « inca » étaient uniquement utilisé pour désigner les rois et que la civilisation n’était autre que celle des quechuas. Les Quechuas existent toujours aujourd’hui et regroupent tous les habitants des Andes. Ils ont leur propre dialecte et c’est d’ailleurs celui ci qui est appris dans les écoles en premier dans la région de Cusco, avant l’espagnol. En quechua, on dit Qosqo, et non Cusco.

De nombreuses statues sont érigées à la gloire de Tùpac Amaru II, un des premiers à revendiquer la libération du peuple indien contre l’invasion des colons espagnols en Amérique du Sud, sa femme et ses enfants furent exécutés sous ses yeux et il fut torturé avant d’être tué à son tour. Un poème racontant sa mise à mort lui rend hommage sur la Plaza de Armas, les colons ont dû s’y prendre à plusieurs fois car il a résisté jusqu’au bout, comme porté par des forces supérieures :

Lo pondrán en el centro de la plaza,
boca arriba, mirando al infinito.
Le amarrarán los miembros.
A la mala tirarán:¡Y no podrán matarlo!

Querrán volarlo y no podrán volarlo.
Querrán romperlo y no podrán romperlo.
Querrán matarlo y no podrán matarlo.

Querrán descuartizarlo, triturarlo,
mancharlo, pisotearlo, desalmarlo.
Querrán volarlo y no podrán volarlo.

Querrán romperlo y no podrán romperlo.
Querrán matarlo y no podrán matarlo.

Al tercer día de los sufrimientos
cuando se crea todo consumado,
gritando ¡LIBERTAD! sobre la tierra,

ha de volver.¡Y no podrán matarlo!

Le drapeau de la ville représente un arc en ciel et beaucoup de gens le confondent avec le drapeau gay (il y a du bleu ciel en plus) ! Ces derniers pensant que la mentalité ici est très ouverte 🙂

Drapeau de Cusco

Nous passons devant une école primaire et notre guide nous dit que l’école au Pérou est gratuite pour tous les enfants. Il existe encore des écoles pour les filles et pour les garçons, même si on trouve aussi des écoles mixtes. J’ai osé demandé pourquoi on voyait beaucoup d’enfants travailler dans les rues et ai senti que ma question dérangeait… Apparemment les enfants travaillent juste de temps en temps, en dehors de l’école. C’est quelque chose de normal et pas du tout choquant au Pérou… mais bien sûr.

Le marché San Pedro, dont l’architecte fut Gustave Eiffel, constitue un lieu incontournable de la ville. On y trouve de tout : des fruits, de la viande, des vêtements, des tapis, des restaurants… On peut aussi y déguster de délicieux jus de fruits et choisir son stand en fonction du prénom de la préparatrice. Betty ou Maria par exemple.

Stands – Mercado San Pedro

Nous apprenons quelques anecdotes assez drôles :
Le mot « salary » (salaire) découle du mot « sel ». À cette époque, le sel avait plus de valeur que l’or étant donné qu’il servait à conserver la viande. Fabien m’a dit qu’il le savait déjà, mais pas moi.
Ici on trouve une salade de crudités dans les restaurants qui se nomme « solderos », un mot qui signifie aussi « célibataire ». Ce plat était consommé dans le temps par les jeunes filles et jeunes garçons qui n’étaient pas mariés afin de garder la ligne et de multiplier les chances de trouver l’âme sœur.
Il y a 3400 sortes de pommes de terre au Perou. Avant la pomme de terre s’appelait « papa » mais comme c’était aussi le nom donné au Pape, les espagnols l’ont changé en « patata ». Un peu de respect tout de même.

Déclinaisons de pommes de terre

Quartier San Blas
Nous avons adoré ce quartier situé dans les hauteurs de la ville.
Les rues sont assez étroites et on y trouve de nombreux petits restaurants avec des cours intérieures. Un vrai bonheur pour prendre des petits déjeuners et déjeuners.
Nous nous sommes aussi promenés le long des étales d’un petit marché artisanal vendant des jeux d’échecs (Fabien a craqué). Une des équipes est constituée de guerriers espagnols et l’autre de guerriers incas.

Plaza San Blas
Dans les rues de San Blas #1
Dans les rues de San Blas #2
Marché traditionnel de San Blas
Dans les rues de San Blas #3
Breakfast time

Nous avons eu la chance de trouver un Airbnb à 2 minutes à pieds, avec une super vue sur la ville.

Vue sur les montagnes et la ville depuis notre Airbnb
Notre voisin de chambre
Pause tendresse pour Fabien

Cristo Blanco
Cusco possède son propre Corcovado, même si celui ci est beaucoup moins grand que celui de Rio. L’ascension est assez difficile. Bon, pour être honnêtes en fait on s’est trompés de chemin et on s’est retrouvés à faire quasiment de l’escalade dans les hauteurs de Cusco.
Une fois là haut, on peut profiter d’une magnifique vue de la ville entourée par les montagnes.

Il faut avoir du souffle pour arriver là-haut !
Le Cristo Blanco de Cusco

Santo Domingo
Il s’agit d’un ancien couvent reconverti en musée. L’architecture du bâtiment est très belle, nous avons admiré la cour intérieure et sa fontaine, les balcons aux murs colorés, les jardins fleuris où volent des colibris et les magnifiques tableaux dans les salles intérieures. Au cœur du couvent on trouve une église où sont toujours célébrées des messes. Lors de notre visite, nous avons assisté à la répétition de la chorale, composée de mamies péruviennes. Le résultat était assez cacophonique même si l’intention était là, nous avons eu pitié du pauvre gardien d’une des salles du couvent donnant sur la nef, dont les oreilles devaient beaucoup souffrir.

Cour intérieure du couvent Santo Domingo
Vue depuis les jardins de Santo Domingo
Dans les allées du couvent #1
Dans les allées du couvent #2
Dans les allées du couvent #3
Peintures – galerie intérieure #1
Peintures – galerie intérieure #2
Jardins de Santo Domingo #1
Jardins de Santo Domingo #2
Jardins de Santo Domingo #3

Cathédrale
La cathédrale se trouve sur la Plaza de Armas, la place principale de Cusco. Sur les conseils de notre guide, nous y sommes allés pendant la messe avant 9h du matin. La religion ici est très importante et c’est un lieu de rendez-vous incontournable pour la population. Notre ami le Pape Francisco sera en visite à Cusco en janvier prochain et les fidèles préparent déjà sa venue comme si c’était la semaine prochaine. Une vraie rock star on vous dit…

Cathédrale de Cusco – Plaza de Armas
Eglise jésuite (juste à côté de la cathédrale)
Plaza de Armas

Le Pérou et la Coupe du Monde
Le soir de notre arrivée, le Pérou affrontait l’Argentine dans la course à la qualification pour le mondial de football 2018. Le pays n’y a pas participé depuis plus de 30 ans alors une ferveur incroyable s’est emparée des habitants : écran géant sur la Plaza de Armas, vente de produits dérivés à tout va… Certaines agences de voyage ont même fermé leurs portes plus tôt afin que les employés puissent suivre le début du match.

Des milliers d’habitants de Cusco se sont rassemblés pour soutenir leur équipe

La « comida »
Nous avons trouvé le meilleur comme le pire ici !
Le meilleur : les restaurants végétariens, ils proposent une cuisine savoureuse et utilisent des produits bios issus de leurs propres fermes.
À San Blas, nous avons trouvé un restaurant français proposant de délicieux croques-monsieurs préparés avec une farine de quinoa noir, ainsi que des desserts à tomber par terre : tarte aux fraises avec crème pâtissière maison et brownie au chocolat.
Le pire : un soir dans un quartier de banlieue. Fabien a eu droit à une délicieuse petite soupe à base de patte de poulet. On ne sait pas si c’était pour décorer ou pour le goût mais ça l’a stoppé net quand il a découvert ça au fond du bol ! Moi j’ai eu droit à un riz végétarien bien huileux avec des morceaux de saucisses. Je ne sais pas quelle partie du mot végétarien n’était pas claire…

Surprise !
Restaurant végétarien (nettement meilleur que la soupe de patte de poulet)

Ces 4 jours un peu plus calmes nous ont fait beaucoup de bien, assez pour reprendre des forces et décider de repartir en trek pour notre dernier jour dans la région de Cusco. On ne voulait en effet pas partir sans voir la rainbow mountain (ou montaña de 7 colores comme on dit ici).

Ce qui nous a marqué à Cusco 
Le nombre de chiens errants, il y en à chaque coin de rue, ils se promènent en meutes et vivent leur vie sans se soucier des hommes.
Nous n’avons trouvé aucune poubelle dans les rues, pas même sur les grandes places.
Le nombre de fois où nous nous sommes faits interpeller par des vendeurs de rue : toutes les 3 sec à Cusco on te propose des tours pour le Machu Picchu, la rainbow mountain, la vallée sacrée, des lunettes de soleil, des massages, la carte d’un restaurant… on sait que cela fait partie du jeu mais au bout de 20 fois en 5 minutes tu as juste envie d’étrangler le prochain qui te proposera quelque chose.
L’altitude, on la ressent beaucoup ici. Quand tu montes un escalier, c’est un peu comme si tu prenais 10 ans de plus à chaque marche.
La vue sur les montagnes tout autour de la ville.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.