Après El Calafate, direction Puerto Natales ! On continue à descendre pour notre dernier arrêt en Patagonie et on passe la frontière pour se retrouver au Chili.
Après un trajet en bus de seulement 3h nous arrivons dans une petite auberge de backpackers située dans les hauteurs de la ville. Depuis le jardin on domine tout et la vue plonge sur la mer et les montagnes.
Puerto Natales
Puerto Natales est une petite ville de pêcheurs aux maisons en bois et en taule colorée. Ce n’est pas forcément magnifique mais c’est plein de charme et au bord de la mer.
Pour notre premier jour c’est d’ailleurs là qu’on va se diriger. Après avoir déambulé dans les rues du centre et sur la place principale, nous nous dirigeons vers l’office du tourisme qui se trouve au bord de la plage. Le spectacle est surprenant. On se trouve quasiment tout au sud du monde, ici la mer vient rejoindre les montagnes. Le vent souffle et les vagues déferlent le long de la promenade. C’est un drôle de sentiment de savoir qu’on est littéralement au bout du monde. Au-dessous de nous il ne reste que quelques villages avant l’Antarctique.
Après avoir pris quelques renseignements, nous rentrons passer la soirée dans notre auberge. Là, nous rencontrons Hanna et Édouard, un couple de français qui s’apprête à rentrer en France après avoir passé plusieurs années à travailler à San Francisco. Ils profitent de quelques mois de vacances avant pour voyager autour du monde. On s’entend tellement bien qu’on ne voit pas la soirée passer et qu’on se couche assez tard. Demain nous nous levons tôt pour passer la journée au parc de Torres del Paine.
Cette étape nous en avons beaucoup parlé lors de la préparation de notre voyage. Au départ le plan c’était de faire le W, LE trek à faire en Patagonie. Sauf que depuis l’an dernier tout est devenu très compliqué et que les prix ont explosé. On a fait le calcul et payer 80$ chacun pour passer une nuit en dortoir dans un refuge, ce multiplié par les 3 nuits nécessaires pour finir le trek, ce n’était plus envisageable. A notre grand regret nous avons donc dû laisser tomber. Pour autant, ne nous sommes pas avoués totalement vaincus et avons décidé de passer une journée au parc. Cette journée nous permet de faire une des étapes du trek, et pas des moindres puisque nous allons marcher jusqu’aux fameuses Torres.
Torres del Paine
Après 2h de trajet nous arrivons à l’entrée du parc national.
Cinq bus sont déjà sur place et la queue pour acheter les tickets est plutôt impressionnante. Tout le monde est super équipé, on en voit certains avec des sacs à dos énormes et on se demande comment ils vont réussir à les porter jusqu’à la fin.
A l’intérieur de l’office, des panneaux indiquent qu’aucun plan du parc n’est disponible et que cela ne sert à rien d’insister… Au prix de l’entrée ce n’est franchement pas cool. Heureusement qu’on en a récupéré un la veille à l’office de tourisme !
Nous avons droit à la projection d’un film de 10 minutes nous mettant en garde contre les infractions à ne pas commettre : 5 ans de prison en cas d’incendie involontaire, des amandes de plus de 100€ en cas d’abandon de déchets… L’accueil est assez spécial même si on comprend que c’est nécessaire d’en parler.
On commence à marcher vers 10h30, après avoir repris une navette à l’intérieur du parc pour nous rendre au début du chemin. On espère avoir le temps d’aller jusqu’au bout car le temps nécessaire pour faire l’aller retour est de 8h et la dernière navette part à 19h. Il va falloir limiter les pauses…
Lors du trajet en bus nous avons aperçu les Torres au loin. Mais au moment où nous commençons à marcher le ciel s’est couvert et on ne voit plus rien. Au bout de 20 minutes on entame une première longue montée et il commence à pleuvoir. Joie et bonheur.
A l’entrée du parc une pencarte indiquait « do not ask about the weather, we are in Patagonia ». On s’attend donc à passer à travers les 4 saisons.
Après 1h de montée, on arrive sur du plat et on change de secteur. Le parc est en effet divisé en plusieurs secteurs : frances, chileno, japones… On longe une sorte de canyon dans lequel le vent s’engouffre violemment. Des pancartes mettent d’ailleurs en garde les visiteurs. La vue commence déjà à être magnifique. On domine les forêts de pins très vertes, les montagnes grises, l’eau bleue de la rivière…
On se sent vraiment dans un endroit à part, au milieu de la nature et loin de toute civilisation. La pluie s’est arrêtée et le bleu commence à réapparaître dans le ciel. Cela fait 2h que l’on marche au moment où l’on arrive au 1er refuge, le Refugio Chileno. Beaucoup de randonneurs sont déjà sur place (ceux arrivés la veille ou tôt le matin), les tentes sont dressées et prêtes à les accueillir. Il ne doit pas faire bien chaud ici la nuit…
Nous poursuivons notre chemin après une courte pause. Celui-ci s’enfonce dans une grande forêt, on croise des rivières à plusieurs reprises, que l’on traverse à l’aide de petits ponts en bois.
On sort ensuite de la forêt et on arrive au pied de la dernière montée. On enjambe et on escalade des sortes de grosses pierres pendant près de 45 minutes. Les arbres et la végétation se font de plus en plus rare à mesure que l’on avance. Les Torres sont cachées par la montagne et on ne sait pas si on aura la chance de les apercevoir car le ciel est très nuageux. Le temps est tellement imprévisible ici que beaucoup repartent sans les avoir vues… Mais on garde espoir, c’est ce qui nous donne du courage pour continuer à monter.
Comme d’habitude Fabien part devant et arrive bien avant moi. Je le rejoins 20 minutes plus tard au sommet.
Jusqu’au dernier moment on ne sait pas à quoi s’attendre… La vue en arrivant est largement à la hauteur de nos espérance. Les Torres imposent le respect depuis le ciel, alors qu’une superbe lagune bleue trône à leurs pieds. Nous nous attendions à ressentir un peu le même effet qu’au Fitz Roy mais c’est vraiment différent, plus mystique.
Le vent souffle en continu et le ciel change toutes les 10 secondes. Il faut être rapide pour prendre une photo car les nuages bougent sans arrêt. Nous nous arrêtons 30 minutes pour manger en contemplant la vue. On ne traîne pas trop car on commence à avoir vraiment froid et le vent nous envoie du sable.
La descente est assez fatigante car nous avons utilisé beaucoup d’énergie à l’aller, mais on garde le rythme pour arriver à temps à la navette. Le soleil brille pendant 2h, on échange nos impressions tout en étant très contents d’avoir eu le temps d’aller jusqu’en haut.
On repasse par le secteur venteux que nous avons croisé à l’aller, la force du vent a doublé et cela devient très dangereux. Des rafales nous poussent vers le ravin, on doit s’arrêter et s’accrocher aux parois de la roche à certains moments pour ne pas tomber.
La descente nous permet d’apprécier les autres paysages qui se dessinent au loin. Quel dommage que nous n’ayons pas plus de temps sur place pour les découvrir…
Un peu plus tard la pluie reprend et nous finissons le trek trempés. Nous avons été plus rapides que prévu car il est seulement 18h. On dort dans le bus du retour, tous ces efforts nous ont bien fatigués !
Dernier jour en Patagonie
Le lendemain nous passons la journée à Puerto Natales, il pleut des cordes dehors et nous sommes bien au chaud dans notre auberge, on se sent comme à l’intérieur d’un chalet de montagne.
On admire le ciel et les nuages depuis les grandes baies vitrées de la salle.
En fin d’après-midi on sort faire quelques courses, la pluie s’arrête et un arc en ciel se dessine dans le ciel. C’est notre 100ème jour de voyage alors c’est un beau cadeau.
Demain nous partons en direction de Punta Arenas, une ville encore plus au sud de Puerto Natales. La ville possède un aéroport et nous avons réservé un vol pour remonter vers Santiago.
Nous quittons la Patagonie à regret, nous venons de passer 4 semaines absolument magiques. Chaque jour nous avons eu la chance de découvrir des paysages d’une beauté incroyable. Nous nous promettons de revenir ici un jour car nous avons encore plein d’endroits à découvrir. Nous avons notamment privilégié la Patagonie Argentine et n’avons pas eu de temps à consacrer à la partie chilienne : Puerto Montt, Puerto Williams, la Carretera Austral, l’île de Chiloé… Cela sera l’occasion de faire un autre voyage ici !
Pour résumer : avec tous les endroits que vous avez prévu de revoir ou projeter d’aller découvrir, il va falloir une nouvelle année sabbatique !!