Nous comptons rejoindre El Chalten depuis Puerto Madryn, mais on se rend compte que le trajet va être long, vraiment très long… Sur le chemin se trouve la petite ville de San Carlos de Bariloche, nous décidons d’y faire une courte halte de 2 jours afin de couper un peu notre voyage.
Nous prenons 2 bus pour nous y rendre : le premier depuis Puerto Madryn jusqu’à Las Grutas, une petite ville au nord, et le deuxième pour le trajet Las Grutas-Bariloche. Mauvaise idée. En voulant prendre un trajet plus direct, nous n’avons pas pensé que notre bus allait passer par une piste et non par la route. Nous allons vivre une nuit un peu difficile…
Pour commencer on croirait que notre bus date de la fin du siècle précédent : les boutons de la ventilation sont cassés, les ceintures de sécurité ne se ferment pas ou ne sont tout simplement pas présentes, la porte des toilettes s’ouvre à chaque virage (nous avons bien sûr eu les sièges à côté) et la paroi en métal de la machine à eau chaude qui est calée au fond du bus fait un bruit métallique insupportable pendant tout le trajet. Nous ne réussirons pas à dormir beaucoup pendant ces 12h.
Pour consoler les passagers, le chauffeur distribue des meringues industrielles au dulce de leche (plus étouffe chrétien tu meurs) et des bonbons. Ok, ils essaient de gratter notre amitié mais bon, on n’a plus 8 ans !
Vers 7h du matin, nous arrivons à l’entrée de Bariloche. Entre temps, la poussière de la piste s’est introduite dans l’habitacle. Nos affaires sont couvertes d’une fine pellicule de terre et l’air est trouble à l’intérieur du bus.
Alors que nous comptons les minutes restantes avant de quitter ce mauvais rêve, le bus est arrêté par la police militaire. A priori cela arrive souvent ici donc on ne s’inquiète pas. Au bout de 20 minutes d’arrêt, un militaire entre dans le bus et demande à la personne possédant un sac vert de sortir. Pas de bol, nous avons 2 sacs verts. Je réveille Fabien qui s’est rendormi entre temps et lui demande de descendre. Le pauvre retire ses boules Quies, son masque de nuit et se retrouve nez à nez avec un militaire armé qui lui demande d’ouvrir son sac. Un chien renifleur aurait senti quelque chose.
Un peu plus loin, les militaires ont déjà fait des trouvailles. Dans un des cartons embarqués par les passagers, ils ont découvert une carcasse entière de porc. Celle-ci a été pliée et emballée avec soin, certainement en prévision d’un barbecue. D’autres gros morceaux de viandes sont retrouvés dans des sacs.
Les militaires prennent des photos avec leur téléphones et mesurent les pièces de viande tandis que les autres passagers commentent la scène en envoyant des messages WhatsApp à leurs amis. Il est 7h du matin et nous n’avons quasiment pas dormi, nous tentons de contenir un gros fou rire (et des nausées)…
Jour 1 : arrivée et promenade dans le centre ville
Après quelques heures de repos, nous rejoignons le centre ville de Bariloche. La ville n’est pas très grande et il est facile de tout faire à pieds. Nous sommes agréablement étonnés. Nous avions lu plusieurs fois que la ville était laide et au contraire, nous découvrons de jolis bâtiments en bois et en pierre, des rues commerçantes avec de nombreux cafés et boutiques de chocolats et une superbe vue sur le lac Nahuel Huapi.
Après une agréable promenade, nous sommes attirés par une odeur de chocolat et nous réfugions dans un café. Nous prenons un chocolat chaud, accompagné d’une gaufre au Nutella. Le chocolat chaud maison est divin tandis que la gaufre est… un peu trop généreuse à notre goût. La serveuse à versé 3 louches de Nutella sur le dessus, soit presque l’équivalent d’un pot entier. On aime bien ça, mais là ça nous dépasse un peu.
Nous longeons ensuite la promenade le long du lac pour digérer un peu et nous posons sur un banc afin d’admirer la vue. Au loin on aperçoit les sommets enneigés et les reflets du soleil sur le lac. C’est un endroit très paisible.
Jour 2 : randonnée vers le Mont Frey
Après une bonne nuit dans un vrai lit, nous prenons un bus qui nous emmène au village de Catedral, à 45 minutes de Bariloche. Le village est désert à cette période de l’année mais cela à l’air d’être une énorme station de ski le reste du temps : de nombreuses installations de sports d’hiver sont présentes (télésiège, patinoire, tremplin…) et on devine les pistes sur les versants des montagnes aux alentours. Bon, ça ne vaut pas les Alpes quand même.
D’ici partent également plusieurs randonnées, dont celle qui rejoint le Mont Frey. Nous décidons de ne faire que la première partie du chemin et de prendre un autre itinéraire pour le retour afin de profiter de plus de paysages.
Au début ça grimpe, on se remet doucement dans le rythme car nous n’avons pas fait de randonnée depuis un moment. Les paysages que nous traversons sont magnifiques. On longe des chemins bordés de pins et de buissons de fleurs jaunes, rouges et violettes, on passe dans des forêts qui mélangent des arbres très verts et d’autres desséchés, on aperçoit les sommets enneigés des montagnes au loin et en bas se trouve le lac dans lequel se reflète le bleu du ciel.
C’est très différent des paysages que nous avons rencontrés au Pérou et du Brésil. Au bout de 2h30, nous laissons la piste qui mène au mont Frey et bifurquons en direction du lac. Nous nous enfonçons dans une forêt de pins très dense et arrivons sur une jolie petite plage (la plage Muñoz) au bout d’une heure. Quelques jeunes argentins sont sur place, ils marchent sur des fils tendus aux arbres et apprennent à jongler avec des quilles.
On les laisse pour aller se tremper les pieds. On a oublié que c’était un lac de montagne et que la neige n’est pas loin… L’eau est glacée, elle doit être à peine à 5 degrés. Nous n’irons pas plus loin que les genoux !
Après une longue pause, nous reprenons la route. Nous avons encore 2h de marche avant de rejoindre notre arrêt de bus. Nous traversons d’autres forêts, des zones arides parsemées de buissons et croisons même une cascade sur la fin.
Il a fait très beau et nous sommes très agréablement surpris par les beaux paysages que nous avons découverts dans la journée. Ce soir on dîne à notre hostel et on se couche tôt.
Jour 3 : Panorama depuis le Cerro Campanario
C’est déjà notre dernier jour à Bariloche et nous manquons de temps pour entreprendre les grandes randonnées qui se trouvent aux alentours. Nous optons pour une promenade plus proche et partons à l’assaut du Cerro Campanario, une petite montagne à l’extrémité de la ville qui permet d’avoir une vue panoramique sur la région.
Cette ascension peut se réaliser en télésiège mais nous préférons marcher. Une belle vue, ça se mérite !
Après 30 minutes d’une montée assez raide, nous arrivons enfin au sommet. On se croirait dans un refuge de montagne, un petit bar propose des boissons chaudes et des parts de tarte, une boutique de souvenirs vend des bonnets et des cartes postales de la région… Quant à la vue, elle est éblouissante. On surplombe des dizaines de lacs et de petites îles. Les collines vertes et fleuries s’étendent à perte de vue et les montagnes viennent encadrer ce paysage au loin.
Nous mangeons notre sandwich en admirant la vue et en regardant défiler les nuages au-dessus de l’eau.
Nous faisons ensuite un petit crochet par la Laguna El Trébol qui se trouve à quelques kilomètres de là. Sur place, nous tombons sur les ruines d’un ancien hôtel qui a brûlé il y a plusieurs années. Depuis la nature a repris ses droits et les fleurs se sont réinstallées. C’est assez surprenant de penser que des touristes venaient séjourner ici il y a quelques temps seulement.
En rentrant sur Bariloche, on déguste une dernière glace dans une des nombreuses boutiques de la rue principale. Fabien teste le parfum « crema de cielo », vous comprendrez aisément d’où vient ce nom en voyant la couleur.
Ce soir nous profitons de notre lit une dernière fois avant de reprendre le bus pour El Chalten. Malgré cette étape à mi-parcours, il nous reste pas moins de 25h de bus pour y arriver. Nous avons été très agréablement surpris par Bariloche et sa région, nous aurions finalement aimé y rester plus longtemps !
Je vous souhaite un très beau Noël à travers ce voyage que vous faites partager dans une narration qui suscite plein de couleurs, d énergie et d émotions.. Plein de bisous.. Vincent et Hugo qui est la avec Marie et Simon
Merci Vincent ! J’espère que vous avez passé un beau Noël tous les 4. Je vous embrasse depuis le Chili 🙂