Sud Lipez et Salar d’Uyuni, 2 endroits d’une beauté époustouflante

De San Pedro de Atacama, il est possible de partir en expédition au Salar d’Uyuni car la frontière avec la Bolivie est toute proche. D’ailleurs de nombreux volcans de la région partagent leurs versants entre les 2 pays.
Nous profitons donc de cette occasion, trop contents de pouvoir nous rattraper !

Nous partons le 23 décembre et allons passer Noël là-bas, nous sommes très loin des fêtes de fin d’années auxquels nous sommes habitués.

Jour 1 : arrivée en Bolivie et traversée du Sud Lipez
Un bus vient nous chercher à 7h du matin afin de nous conduire à la frontière. Nous arrivons assez rapidement mais devons faire la queue un bon moment au poste de contrôle, on se rappelle qu’en Bolivie les formalités ne sont jamais simples.

Nous sommes nombreux à vouloir entrer en Bolivie

Il fait déjà assez froid, on ne s’en est pas rendus compte mais nous sommes montés très haut avec le car et nous nous trouvons à plus de 4 000 mètres d’altitude !
Une fois les passeports tamponnés, nous avons droit à un petit déjeuner avant d’être répartis en groupes dans les 4×4. Ils sont nombreux sur le parking, sur le moment nous espérons ne pas tous avoir le même programme afin de ne pas nous retrouver au milieu de la foule à chaque arrêt.

Les 4×4 n’attendent plus que nous

Les groupes sont constitués par nationalité et nous avons la chance de très bien tomber ! Nous faisons la connaissance de Bruno, étudiant en ingénierie qui travaille sur l’implantation de turbines marines au Chili, Isabelle et Michel qui tiennent un bel hôtel au bord de la mer près de Montpellier et enfin Elenie, une américaine (ils ne devaient pas être assez pour former un groupe) qui travaille à New York dans la publicité, chez…. Publicis ! Tiens donc, le hasard nous réunit.

Notre guide, qui est aussi chauffeur, mécanicien, cuisinier et j’en passe, s’appelle Idiano mais on l’appellera Idi pendant ces 4 jours. Nous chargeons les sacs sur le toit et partons en direction du Sud Lipez.

Notre super team 🙂

Nous allons faire de nombreux arrêts pour cette première journée, tous plus beaux les uns que les autres.

Laguna Blanca
C’est la première lagune que nous voyons avec de telles couleurs. Le sol est chargé en métaux, notamment en Borax (que l’on utilise pour fabrication du plastique ou du verre) qui lui donne cette couleur si particulière. Elle accueille de nombreux flamants roses, dont la couleur se détache facilement dans cet environnement.Laguna verde
Deuxième arrêt à la Laguna Verde, remplie d’Arsenic. Malheureusement il y a trop de vent quand nous arrivons, ce qui empêche la couleur de ressortir. On passe donc assez rapidement.

Desierto de Dali
Nous nous arrêtons un peu plus loin au milieu du désert de Dali. Il doit son nom aux étranges sculptures de pierre qui se trouvent au milieu. Ce sont en fait des morceaux de lave volcanique qui ont été expulsées par les volcans aux alentours. Elles sont ici depuis des millions d’années et, malgré les apparences, il s’agit de formations 100% naturelles. Les montagnes qui encadrent le désert se déclinent en plusieurs couleurs et nous rappellent la Montaña de 7 colores au Pérou.

Aguas termales
Notre chauffeur nous arrête ensuite au pied d’une source d’eau chaude naturelle. L’eau vient de la montagne et arrive ici après avoir chauffé sur la roche magmatique. Nous délaissons la baignade dans les bassins pour admirer le paysage qui nous paraît plus extraordinaire. Le soleil brille et nous profitons de la chaleur après ces dernières heures de fraîcheur.

Geysers Sol de Mañana
On reste dans le registre des eaux chaudes pour faire un arrêt au niveau des Geysers Sol de Mañana. Il y a beaucoup de vent et cela sent fortement le souffre.
Notre guide nous raconte que l’eau chauffe à 200 degrés et qu’il ne faut pas trop s’en approcher. Il y a 2 ans, un touriste est tombé et évidemment personne ne l’a jamais revu. Décidément, les geysers ne sont pas sans risques dans la région.

Laguna Colorada
Après le déjeuner, nous partons en direction de la Laguna Colorada. Au contraire de la Laguna verde, elle se teinte au contact du vent qui fait bouger les sédiments qui se trouvent au fond.
La lagune est immense et nous sommes subjugués par tant de beauté. Devant nous, le rouge se mêle au blanc, au bleu, au vert… et au milieu des centaines de flamants roses se déplacent en faisant glisser leur bec dans l’eau.
Nous avons pourtant été subjugués par les paysages en Patagonie mais je crois que celui-ci fait partie des plus beaux que nous ayons jamais vus. On se demande comment la nature peut avoir créé un tel endroit sur terre.Retour au refuge vers 18h où un petit goûter nous attend : thé de coca, café et biscuits. On mange vers 19h et on se couche très tôt dans notre chambre partagée. Nous sommes bien fatigués après cette longue journée, et de toutes façons il fait froid et il n’y a pas d’électricité donc les options sont assez limitées.

Jour 2 : Sud et Nord Lipez
Nous partons assez tôt, vers 7h et sommes les premiers sur la route. C’est une aubaine car nous arrivons avant tout le monde sur les différents sites et sommes quasiment tout le temps seuls.
Idi nous raconte que le tourisme dans la région existe depuis seulement 25 ans. Avant le Parc National dans lequel nous nous trouvons n’existait pas. Quelle chance que cet endroit soit resté préservé et qu’il soit protégé aujourd’hui.

Arbol de piedra
Premier arrêt de la journée devant un arbre en pierre. Il s’agit, comme pour le désert de Dali, de lave volcanique qui a été sculptée avec l’érosion et le vent. D’autres « sculptures » tout aussi étonnantes se trouvent à cet endroit.

On croise un adorable petit zorro sur la route
Et aussi des lamas plus tard

Lagunas altiplanicas
Comme la veille, nous nous arrêtons au bord de plusieurs lagunes. Toutes sont différentes et magnifiques à leur façon. À chaque fois de nombreux flamants roses sont présents, on tente de s’en approcher le plus possible… Ils restent étonnamment stoïques, bien trop occupés à se nourrir !

Valle de Rocas Sora
Sur le trajet, nous traversons un canyon et apercevons de nombreux lapins sauvages. Ils sont si mignons ! On leur donne des morceaux de carotte afin de les amadouer, ils ont l’air d’avoir l’habitude de ce petit jeu…

Le canyon vu de loin
Pas si sauvages que ça les lapins
Quel régal !

On s’arrête ensuite devant la Valle de Rocas Sora, une autre vallée constituée de roches volcaniques. Certaines ont des formes d’animaux, on les contemple en s’amusant à chercher à quoi elles pourraient ressembler.

Paysages le long de la route

San Augustín Julaca
Pour clore cette journée, nous faisons arrêt dans un petit village quasiment abandonné. Avant une ligne de chemin de fer transportant des passagers faisait arrêt ici mais désormais le train ne transporte plus que des marchandises.
Nous en profitons néanmoins pour goûter à une bière locale artisanale, elles sont faites à base de cactus ou de quinoa.

Bière artisanale au quinoa

Hotel de Sal
Ce soir c’est Noël et nous avons droit à un hôtel grand luxe : chambre privée avec salle de bain, eau chaude et repas avec une bouteille de cidre.
L’hôtel se trouve à quelques kilomètres de l’entrée du Salar d’Uyuni et nous dormons ici afin de pouvoir admirer le lever de soleil le lendemain. On l’appelle hotel de sal car 80% du bâtiment est construit à partir du sel du Salar. Bon sauf la douche et le lavabo, sinon ce ne serait pas évident…
Au menu du réveillon ce soir : ragoût de viande pas assez cuite pour Fabien et omelette-frites pour moi. Est-ce que la France nous manque ? Nooooon quelle idée.
On ne finira même pas la bouteille de cidre à nous 6, demain le réveil est prévu à 4h30 et on a tous envie de se blottir au fond de notre lit bien moelleux.

Ils ont le sens du romantisme en Bolivie

Jour 3 : arrivée au Salar d’Uyuni
Aujourd’hui c’est Noël et c’est le grand jour ! On va enfin pouvoir admirer le Salar d’Uyuni, c’est un moment que l’on attend depuis plusieurs mois.
Nous partons aux aurores et arrivons sur place juste à temps pour le lever du soleil. Notre voiture a eu un petit problème technique sur la route et on a eu des sueurs froides à l’idée de rater ce moment. Finalement tout s’est arrangé et nous sommes à temps sur place. Il fait extrêmement froid, environ -5 et on tremble en attendant. Apparemment en hiver (au mois de juillet) il peut faire jusqu’à -25 donc un bon conseil si vous voulez venir ici, attendez l’été !
Le jour pointe finalement à l’horizon et laisse place à un grand moment d’émerveillement. Le ciel rose et bleu commence à éclairer le Salar sur lequel nous nous trouvons. Tout est blanc à perte de vue, on voit l’horizon de tous les côtés autour de nous. C’est un spectacle saisissant. Quel beau cadeau de Noël !

Le plus beau lever de soleil de notre vie

Nous nous dirigeons ensuite vers une grotte creusée à l’intérieur d’une petite montagne sur le Salar. Au milieu se tient un cactus géant de plus de 10 mètres. On fait quelques photos avant de repartir.

Ensuite, direction Isla Pia Pia. On l’appelle « isla » (île) car nous nous trouvons en fait au milieu d’un océan de sel. Cet océan s’étend sur plus de 12 000 km2 et la couche de sel mesure 10 mètres d’épaisseur, cela laisse imaginer la profondeur de l’océan qui s’étendait ici il y a des milliards d’années. Nous faisons une petite promenade d’une heure au milieu des roches et des cactus qui parsèment l’île avant de prendre notre petit déjeuner sur une table improvisée.Pendant plus d’une heure nous allons ensuite retourner en enfance et prendre des photos marrantes en jouant avec l’horizon. La couleur blanche et l’absence d’objets perturbe notre échelle de grandeurs et permet de créer des illusions d’optique. Quand je voyais ce genre de photos avant de venir ici je ne trouvais ça très intéressant mais j’avoue qu’on se prend facilement au jeu, surtout que tout le monde est à fond. Autour de nous d’autres touristes ont carrément apporté un drone qu’ils commandent directement avec leur smartphone. On n’arrête pas le progrès. À part à ce moment, nous avons pu profiter du Salar en étant seuls. Les autres voitures étaient toujours très loins de nous ce qui a rendu notre expérience vraiment unique. On se sent seuls au monde au milieu de cet immense désert blanc.

Perdus au milieu du désert blanc
Notre voiture/maison pendant 4 jours
Sortie du Salar et arrêt au pieds des drapeaux du monde
Souvenir du Paris-Dakar qui s’est déroulé ici en 2016

Vers midi nous faisons nos adieux au Salar et nous dirigeons vers le petit village de Colchani sur lequel se tient un marché artisanal. On retrouve les fameux pulls du Pérou, ceux que tout le monde a acheté en voyage là bas et qui sont soit disant en alpaca 100%.

Après le déjeuner nous faisons un dernier arrêt au cimetière de trains qui se trouve à côté de la ville d’Uyuni. Ce sont d’anciens trains apportés par les compagnies ferroviaires britanniques lors de la révolution industrielle. Après les paysages de ce matin cela nous paraît assez fade, mais comme cela à l’air de faire partie du patrimoine local on joue le jeu. De nombreuses pièces manquent aujourd’hui car pendant longtemps les trains étaient en mode open bar, tout le monde se servait selon ses besoins.

Nous reprenons finalement la route en direction du Chili et nous arrêtons afin de secourir un véhicule accidenté. Il s’agit d’un quatre quatre qui s’est renversé sur le côté dans le talus. C’est plutôt impressionnant… Les 3 passagères sont vivantes mais l’une d’elles a été blessée et emmenée à l’hôpital par un autre véhicule. Notre chauffeur tente de redresser la voiture à l’aide d’un câble et surtout de la force des 2 hommes à bord de notre voiture, j’ai nommé Fabien et Michel. Pas de bol le câble lâche (en même temps cela ne nous étonne pas trop). Une autre voiture s’arrête, avec 3 hommes en plus pour apporter leur aide et on met un câble plus solide. Cette fois-ci cela fonctionne et la voiture est à nouveau debout. Debout mais dans un sale état : 4 roues crevées, carrosserie défoncée, fuites d’huile, pare brise en mille morceaux… On ne comprend pas très bien le pourquoi de la manœuvre… Notre chauffeur paraît néanmoins content et on reprend la route. Nous passons cette dernière nuit dans une maison au confort très rudimentaire et avons hâte de retrouver la chaleur du Chili car en altitude il fait un froid de canard.

Ces 3 jours en Bolivie ont été remplis de paysages merveilleux, nous sommes hyper, mais alors hyper contents d’avoir fait le choix de revenir ici et de l’option du départ depuis Atacama. Nous avons aussi passé de très bons moments en compagnie de Bruno, ainsi qu’Isabelle et Michel que nous avons d’ailleurs revus à San Pedro de Atacama. On a vraiment eu de la chance de tomber sur un groupe aussi sympa car quand on passe 8h par jour ensemble dans la même voiture et qu’on a partage la même chambre le soir, mieux vaut être sur la même longueur d’ondes 😉

2 Comments

  1. Ça fait rêver ! Nous y serons dans une dizaine de jours. Par quelle agence êtes vous passés ? Car nous nous rendons en Bolivie après San Pedro et nous allons choisir une excursion depuis là-bas !
    Merci à vous

    1. Hello Celine, nous sommes passés par l’agence Estrella d’El Sur et avons pris le circuit sur 3 nuits/4 jours. On était en contact par mail avec eux avant d’arriver puis nous sommes passés à l’agence la veille pour les rencontrer. On a réussi à négocier un petit peu les prix sur place en face à face. C’était vraiment sublime, vous n’allez pas être déçus 🙂 Sinon à San Pedro on a fait 2 excursions avec l’agence Flamingo si jamais cela vous intéresse. Ils ont des guides qui parlent français et on a appris plein d’infos intéressantes. N’hésite pas si tu as d’autres questions et bon voyage ! Alice

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