Patan, ancienne cité royale de la vallée de Katmandou

Nous sommes de retour à Katmandu après 10h30 de bus. Oui oui, on parle toujours de 250 km. Ici c’est un peu comme en Colombie, on double en plein virage sur la voie d’en face alors qu’il y a un ravin à 1 mètre… Mais comme on allume de l’encens et qu’on a des statutes de divinités hindoues sur son bus, on pense que rien ne peut arriver. On a quand même croisé certains camions renversés dans le fossé… La différence c’est qu’en allant à 20km/h en moyenne, on a le temps de reculer si un autre camion arrive en face, ce qui créé bien sûr des embouteillages monstrueux mais on n’en est plus à ça prêt.

Pour notre dernier jour au Népal, nous nous rendons à Patan, une cité royale située à quelques kilomètres de Katmandou. On décide de voyager local et de prendre le bus (enfin une camionnette que l’on appelle ici un bus) plutôt que le taxi. Nous sommes une bonne dizaine à nous entasser à l’intérieur, un crieur étant chargé de faire monter le maximum de monde.
Au bout de 15 minutes, notre chauffeur rentre dans celui de devant et là c’est le drame. En fait non, personne n’est blessé, mais notre chauffeur s’engage dans un règlement de comptes sans fin avec celui de l’autre voiture, bientôt rejoint par les policiers se trouvant sur place et tous les passagers de la camionnette qui descendent un à un pour participer à la scène. Chacun y va de son petit commentaire, les femmes prenant la défense de l’un ou de l’autre chauffeur comme si c’était leur propre fils, c’est qu’il y a de l’ambiance au Népal ! Nous on rit (malgré nous) de se retrouver dans cette situation et on attend patiemment que la camionnette redémarre.

Nous arrivons sur place en fin de matinée et nous promenons dans la rue principale de Patan avant de rejoindre le Durbar Square.
De nombreux vendeurs ont disposé leurs marchandises sur le trottoir, on trouve un peu de tout : de la viande exposée en plein soleil, de jolies fleurs oranges pour faire des offrandes dans les temples, de la vaisselle dorée, des cloches… Les odeurs d’épices et d’encens sont présentes ici aussi, tout comme les scooteurs qui slaloment entre les piétons, les vendeurs et les chiens errants.Arrivés à Durbar Square, nous décidons à prendre un guide afin d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de cet endroit et la culture du Népal en général.Le pays compte aujourd’hui 80% d’hindous et 15% de bouddhistes. Parmi les 5% restants on trouve les chrétiens et les musulmans. Selon notre guide, tout ce petit monde vit en harmonie et sans conflit, on espère qu’il a raison.La religion hindouiste est donc largement majoritaire et ses fidèles vénèrent plus de 33 millions de divinités, soit plus que la population népalaise elle-même. Toutes ces divinités sont issues des 3 principaux dieux : Vishnu, Ganesh, et Shiva. Il en existe un pour chacune des situations de la vie : la réussite professionnelle, la famille, la santé, l’amour, la beauté…Patan fait partie des 3 anciens royaumes de la vallée de Katmandou et signifie « ville de beauté« . Nous passons plusieurs heures à nous promener dans le Durbar Square et à admirer les apparemment royaux et temples présents à l’intérieur de l’enceinte. Ici se mélangent stupas (les constructions avec un dôme doré) et pagodes (celles qui s’apparentent un peu aux temples chinois), la majorité des constructions datant d’entre le 12ème et le 17ème siècle. Le tremblement de terre de 2015 a fait des dégâts ici aussi (moins qu’à Katmandou) et nous croisons de nombreux jeunes occidentaux aidant sur place à la restauration du lieu.Dans certains temples, l’hindouisme et le bouddhisme se mélangent et les différentes représentations de ces religions cohabitent. En fait elles se ressemblent beaucoup, notamment au niveau de la croyance autour du karma. Tout le monde y croit ici, un chauffeur de taxi nous a même raconté qu’il ne s’énervait plus jamais en voiture, que cela ne servait à rien et que c’était mauvais pour son karma ! On le comprend, se réincarner en 84 animaux avant de redevenir un homme, ça ne doit pas être drôle.

La principale différence entre les 2 religions réside dans le fait que les bouddhistes ne font pas de sacrifices d’animaux (c’est sûrement bien plus subtile et complexe que ça mais c’est ce que nous avons retenu en quelques heures).
Chaque année, de nombreux animaux sont en effet sacrifiés à Durbar Square selon les rites hindous. Apparemment plus le sang coule et plus on recevra de récompenses de la part des dieux… Pauvres petits animaux qui n’ont rien demandé…

Les 5 animaux sacrifiés sont les canards (symbole de l’indifférence), les poulets (symbole de la lâcheté), les moutons (symbole de la bêtise), les chèvres (symbole de la jalousie) et les water buffalos (symbole de la colère). Sinon on retrouve tout ça dans les hommes, mais eux n’ont pas à s’inquiéter, chacun ses rituels.
Des intestins de buffalos séchés sont d’ailleurs toujours pendus au-dessus des portes des différents temples que nous visitons. C’est réjouissant.

Nous passons l’après-midi à nous perdre dans les petites rues de Patan qui regorgent de magasins d’artisanat local et rentrons avant la tombée de la nuit à Katmandou. Là encore, on opte pour le bus/camionnette. On n’imaginait pas que c’était mathématiquement possible de faire rentrer autant de personnes dans une si petite surface. On ne doit être pas loin d’une trentaine à s’entasser : hommes, personnes âgées, étudiants, femmes avec leurs enfants… Même les locaux semblent surpris et échangent des fous rires avec nous à chaque nouvelle personne monte à l’intérieur.Notre séjour au Népal s’achève déjà, nous aurions aimé rester bien plus longtemps et surtout ne pas tomber malades… mais ce sera l’occasion de revenir pour apprécier ce pays à sa juste valeur. Nous espérons que d’ici là, la reconstruction aura bien avancé et que les conditions de vie des habitants se seront améliorées.

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