À quelques heures de route de Hanoï se trouve la vallée de Mai Chau. De là il faut encore 1 heure de route pour atteindre Pu Luong, une magnifique région perchée en haut des montagnes. Ici le tourisme est encore secret (contrairement à Sapa que nous avons rapidement écarté de notre itinéraire) et seules quelques guest houses existent. Nous avons séjourné dans l’une d’entre elles, à Pu Luong Retreat.
Il s’agit d’un endroit merveilleux en pleine nature qui propose des logements en bungalows privés ou en dortoir. Avec Fabien, nous avons dormi dans le dortoir, mais c’était quand même le grand luxe : matelas disposés dans une maison en bois sur pilotis, douches et toilettes en bambou, espace lavabos ouvert sur l’extérieur et avec vue sur les rizières…
L’endroit porte bien son nom, c’est une retraite : on se promène dans la campagne environnante, on se repose, on plonge dans la piscine naturelle… et on se couche tôt puisque les dîners ne sont servis que jusqu’à 19h30. À 22h il n’y a plus de lumière et tout le monde est au lit.
En arrivant sur place nous partons tout de suite nous promener dans la campagne afin d’admirer de plus près ces magnifiques rizières en terrasse que nous apercevons depuis l’hôtel. Nous sommes éblouis par un tel paysage. Tam Coc ce n’était qu’un avant goût ! Nous nous perdons quelques heures et faisons la rencontre d’une jeune française qui vient du Laos. Elle nous raconte quelques unes de ses aventures et nous en apprend un peu plus sur la vie dans les campagnes : les gens sont très accueillants, ils boivent beaucoup d’alcool fait maison et ne jurent que par leur moto.Nous rentrons à la tombée de la nuit et dînons sur la terrasse du restaurant de l’hôtel avant de rejoindre notre lit. On se couche en entendant les grenouilles croasser et les grillons chanter.
Le lendemain on se réveille tôt, avec le chant du coq et des oiseaux. Un épais brouillard entoure la montagne et lui confère un aspect mystérieux. À cette heure il fait encore frais. Après un bon petit déjeuner, nous partons en randonnée afin d’explorer davantage la région.
Notre guide ne parle pas anglais mais est très souriant. Il porte une chemise, un pantalon en flanelle et des tongs. La tenue parfait pour marcher dans la montagne en somme… Pendant plus de 5h nous traversons les rizières en terrasse, les champs, les villages…
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Le long du chemin, on entend l’eau qui s’écoule et ruisselle d’une rizière à une autre. On croise de nombreux animaux : de très beaux papillons qui volent au dessus de notre tête, des canards et leurs canetons qui nagent sur le côté dans les cours d’eau, des poules et leurs poussins qui picorent dans l’herbe, des chiens endormis en plein soleil entre deux rizières…
On voit aussi dépasser des chapeaux pointus au milieu de tout ce vert, ce sont les habitants à l’ouvrage : ils déplacent et repiquent les plans de riz avec minutie.En contre-bas de la vallée, nous traversons de nombreux villages dont les maisons sont sur pilotis. Les habitants sont peu habitués à croiser des étrangers et se retournent sur notre passage. De la musique s’échappe souvent de leurs maisons, on pourrait presque croire qu’elle fait danser les vêtements qui sèchent dehors. Beaucoup des villageois sont sur le pas de leur maison. Certaines femmes tissent sur de vieux métiers en bois, les hommes réparent leur moto… Les enfants rentrent de l’école en uniforme, sur des vélos deux fois trop grands pour eux, tandis que les plus petits nous courent après et crient « hello » en riant. C’est une chance de pouvoir partager un peu du quotidien de ces populations, elles qui vivent simplement et ont pourtant une si grande connaissance de la nature, de la terre et de l’artisanat.Nous rentrons après 5h de marche, sous une chaleur humide. L’orage ne tarde pas à éclater mais nous avons quand même le temps de prendre un bain pour nous rafraîchir avant. Depuis la piscine de l’hôtel, on nage en admirant les rizières, c’est un petit coin de paradis ici.Le lendemain nous reprenons la route pour Hanoï, où un avion nous attend pour Hoi An. Nous quittons le nord du Vietnam pour rejoindre le centre, après une merveilleuse parenthèse en pleine nature.