Hariharalaya : un havre de paix intérieure

Cela faisait un moment que nous attendions cette semaine, enfin quand même plus moi que Fabien qui appréhendait un peu, n’ayant jamais fait de yoga avant. 

Hariharalaya est le nom de l’ancienne capitale du Cambodge qui se situait à l’endroit où la retraite se tient aujourd’hui. Nous nous trouvons en pleine campagne dans une sorte de havre de paix où les cabanes en bambou et les habitations de style khmer se fondent au milieu des arbres fruitiers.Pendant une semaine nous vivons au rythme de notre communauté. Nous venons tous de pays et d’horizons différents : Italie, Canada, Etats-Unis , Australie, Hong Kong, Israël, Irlande, Angleterre… mais avons tous en commun la recherche du bien être intérieur. Certains voyagent depuis plusieurs mois comme nous, d’autres commencent tout juste leur périple, certains sont là juste pour une semaine et ont fait le voyage de loin.La pratique du yoga et de la méditation sont au cœur des enseignements mais nous suivons également une cure detox : pas de viande ni de produits laitiers, pas de téléphone portable, pas d’alcool, pas de cigarettes… et pas de chaussures ! Cela permet de se reconnecter à la nature. Bref, on reprend (ou on apprend) de bonnes habitudes et on prend soin de soi.

Chaque matin nous nous réveillons à 6h30 au son du gong de la maison. À 7h nous sommes tous sur nos tapis et entamons notre séance de yoga. Personne ne se juge et chacun y va à son rythme. La philosophie ici c’est qu’on n’est pas là pour poster des photos d’acrobaties sur Instagram mais pour réveiller son corps et le redynamiser. D’ailleurs, il y a autant de novices que de professeurs de yoga parmi nous et tout le monde y trouve son compte. À 8h, on enchaine avec les exercices de respiration, de la méditation et parfois du chant.

La salle de yoga, entourée par les arbres

Les repas sont partagés dans la salle commune et préparés par les femmes du village voisin. Ici tout le monde est au même régime, on mange vegan et on detoxifie son corps. C’est à dire qu’on ne consomme pas de sucre, on ne boit pas de thé noir, pas de café, pas d’alcool et on à la place on mange beaucoup de fruits et de légumes. Nous nous régalons chaque jour et avons hâte de reproduire certaines de ces recettes chez nous.

L’après-midi nous sommes généralement libres ou pouvons participer à des ateliers : peinture, initiation à l’escalade, speechs sur les fondements du yoga et de la méditation, ateliers de cuisine vegan… Le lieu est truffé d’endroits on l’on peut s’isoler et être au calme, comme par exemple une petite cabane perchée tout en haut d’un cocotier. Nous avons laissé nos téléphones au placard pendant une semaine et retrouvons le plaisir de lire, de dessiner et même de nous ennuyer. Cela paraît naïf voire bête comme ça, mais on se rend compte qu’on est complètement esclave de son téléphone et que le fait d’être tout le temps connecté créé beaucoup de stress, on doit tout le temps être disponible et penser à faire attention à son image sur les réseaux sociaux… Ce break est donc une bénédiction.

Jean d’Ormesson a écrit : « l’ennui est cet état béni où l’esprit désoccupé aspire à faire sortir du néant quelque chose d’informe et déjà d’idéal qui n’existe pas encore. L’ennui est la marque en creux du talent, le tâtonnement du génie. » Vu le temps qu’on passé à travailler là dessus, on espère que ça va porter ses fruits…

Le nom de notre chambre, en sanskrit cela fait référence à un état de bien être

À 18h nous nous retrouvons tous pour la pratique du soir, on repart pour 30 minutes de yoga et 30 minutes de méditation avant partager notre dîner tous ensemble. Chaque soir, une équipe est en charge de la vaisselle et de ranger les tables (on appelle ça le karma yoga) et ensuite on participe à des jeux, des projections de films ou des soirées de danse extatique. Sur le moment, on n’a pas toujours envie d’y participer mais après on se rend compte qu’on passe un très bon moment et que cela fait un bien fou. On apprend à connaître les autres et on se trouve des point communs, des complicités se créent parmi nous, même si nous passons aussi beaucoup de moments seuls. Le silence est de rigueur de 22h à 9h et nous restons aussi silencieux toute une matinée de la semaine. C’est plus facile qu’on ne le pense et cela fait du bien de ne pas se sentir obligé de meubler le silence sans arrêt.

Au bout de 6 jours, nous repartons plus sereins que jamais et riches d’enseignements. Avec Fabien, nous nous faisons la promesse de les appliquer dans notre quotidien et de poursuivre le yoga et la méditation dès que nous le pourrons.

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