C’est après 20h de voyage que nous rejoignons enfin Kampot. Autant vous dire qu’en débarquant à notre guest house, située le long de la rivière, nous avons l’impression d’arriver au Paradis.
Nous dînons au restaurant en admirant les reflets de la lune sur l’eau et rejoignons notre cabane dans les arbres ! Les murs et le toit sont en bambou, le jour passe à travers les brindilles et on entend les grillons et les oiseaux chanter le matin en se réveillant. Dans la douche, l’eau coule à travers une noix de coco en bois sur laquelle des trous ont été percés. L’eau est froide mais il fait tellement chaud que c’est presque un plaisir.
Nous passons une journée entière perchés dans les arbres et à admirer le va et vient des bateaux sur la rivière. La salle du restaurant de l’hôtel est aménagée de couffins et de hamacs, on a donc l’embarras du choix pour la sieste… On se régale aussi des plats locaux et des jus de fruits frais qui y sont servis.Le lendemain on décide quand même de sortir de notre oasis et on loue une moto pour découvrir les alentours. Nous faisons un premier arrêt au marché local. Il fait une chaleur impossible (plus de 40 degrés) et on se demande comment les vendeurs font pour survivre sous les toits de taule qui emprisonnent l’air. Les passages sont très étroits et les stands s’entassent les uns sur les autres. L’hygiène est très douteuse, des odeurs de poisson séché et de sang se mélangent et on sature rapidement, sans parler des scènes d’égorgement à la chaîne des canards… Depuis Fabien est même devenu végétarien (pour combien de temps… l’avenir nous le dira) !On se perd ensuite dans la campagne et on admire les couleurs autour de nous. Le contraste entre le sol de terre rouge, le ciel bleu et les arbres verts est saisissant. Nous apercevons de nombreuses vaches dans les champs, certaines sont très maigres mais nous apprendrons plus tard que c’est tout à fait normal et que les vaches plus charnues que nous avons l’habitude de voir sont en fait engraissées.Nous traversons de petits villages et hameaux aux maisons sur pilotis. Ces derniers protègent les maisons de la pluie lors de la mousson et apportent de l’ombre pendant la saison sèche. D’ailleurs de nombreuses familles se réfugient en dessous de leur maison pour manger et faire la sieste. Les chats, les chiens et les poules sont là aussi et tout ce petit monde vit en totale harmonie.
Nous visitons ensuite une ferme de poivre, une des activités phares de la région. Il s’agit d’une ferme biologique construite par un couple de belges dans un but solidaire. La ferme, nommée La Plantation, n’emploie que des locaux et a développé des programmes permettant de venir en aide aux populations des villages voisins. La sélection des grains est encore pratiquée à la main, c’est un travail minutieux car il fait séparer les grains rouges des grains verts de chacune des grappes. Les guides eux aussi sont cambodgiens, on leur a enseigné l’anglais et même le français afin d’être en lien avec les touristes ! Le notre connaît plein d’expressions un peu dépassés et nous fait beaucoup rire.
La ferme pratique la permaculture, des papayers ont notamment été plantés tout autour des plans de café car les insectes fuient leur odeur, tandis que des vaches sont élevées pour la production d’engrais naturel.Nous avons droit à une dégustation dans les règles et goûtons toutes les variétés produites par la ferme : poivre vert, poivre noir, poivre rouge, curcuma, paprika… Au bout de 5 minutes on a les papilles en feu et on est aussi en forme qu’après avoir bu 3 cafés ! La boutique de la ferme se trouve dans une grande maison sur pilotis de style khmer, la vue du domaine depuis la terrasse est magnifique.Nous repartons ensuite en direction des salines de Kampot, la saison de la récolte n’est pas encore arrivée mais nous pourrons quand même admirer les reflets du soleil couchant sur les centaines de bassins d’eau salée.Nous quittons Kampot resourcés après ce séjour à la campagne et partons rejoindre Phnom Penh, la capitale du Cambodge.