Salkantay trek, en route vers le Machu Picchu

À peine arrivés à Cusco, nous sommes partis pour le trek du Salkantay. Il s’agit d’un trek de 4 jours avec arrivée au Machu Picchu (il est possible de le faire en 5 jours mais nous avons choisi la version plus courte, qui est déjà bien remplie).

1er jour :
Rendez-vous à 5h du matin à la Plaza de Armas pour prendre le bus. Il y a 3h de trajet avant d’arriver au point de départ du trek. Pour la petite histoire, nous n’avons pas eu d’eau chaude (voire pas d’eau du tout) dans notre Airbnb le matin du départ, un peu dur quand on sait qu’on va passer 3 jours à camper et sans pouvoir prendre de douche (aaaaah, l’eau chaude en Amérique du Sud…).

Nous faisons un 1er stop le long de la route afin de prendre un maté de coca et d’être briefés sur l’organisation des prochains jours. Nous sommes assez nombreux et sommes repartis en 2 groupes, chacun avec 2 guides. Nos sacs sont aussi pesés, nous avons le droit à 6 kg chacun (qui seront portés par des mules). Cela comprend déjà notre matelas, notre duvet de compet’ et nos deux bâtons de marche. On croise les doigts avec Fabien car chaque kilo supplémentaire est refusé ! Finalement tout va bien pour nous, nous passons cette étape haut la main (ce n’est pas comme si on avait emporté une super garde robe pour un an de toutes façons).

Vers 9h, nous arrivons enfin au point de départ. Avant de se lancer, on se présente. On va quand même passer 4 jours tous ensemble. Nous sommes 13 au total : 5 allemands, 2 taïwanais, 1 américaine, 1 hollandais, 2 anglais et puis nous. La moyenne d’âge est de 27 ans et tout le monde est super motivé. Fabien est de loin le plus vieux 🙂 Nos 2 guides quechua, Javier et Enri, nous incitent à choisir un nom d’équipe. Ce sera les « sexy baby lamas » (plus par manque de créativité que par réelle inspiration), ce nom nous allons l’entendre des dizaines de fois par jour alors on finira par bien l’aimer 🙂

La première journée est une journée d’acclimatation, il n’y a que 12 km (soit 5h) afin de trouver son rythme et de s’habituer à l’altitude (on commence à 3 600 m).

C’est parti ! Nous attaquons par une petite montée de 30 minutes. On cherche un peu notre respiration mais pas de grande difficulté. Puis on enchaîne avec 2h30 de plat, nous longeons un sentier de montagne le long d’une petite rivière. On aperçoit les sommets enneigés au loin mais à part ça le paysage n’est pas extraordinaire.

12h : arrivée à Soraypampa à 3 912 m d’altitude, il s’agit de notre premier lieu de camping. Nous avons une pause d’une heure avant que le déjeuner soit servi. Certains en profitent pour s’allonger au soleil, d’autres pour faire connaissance, d’autres encore pour réviser leurs bases d’espagnol. On récupère également nos sacs et on prépare notre tente pendant qu’il fait encore jour.

Nous sommes agréablement surpris par le déjeuner, la cuisine est délicieuse et on découvre des recettes locales. En entrée nous avons droit à une soupe de légumes et en plat principal de l’avocat, des légumes grillés, du poisson, des pâtes et des haricots blancs. Nous sommes 2 végétariennes dans le groupe et aurons droit à un menu spécial à chaque fois !

Après le déjeuner, départ pour le Humantay lake. Il faut monter pendant 1h, ce n’est pas évident mais les guides nous ont dit que ce serait un bon entraînement pour la journée du lendemain donc nous n’avons pas hésité. En arrivant le spectacle est sublime ! Nous pensions avoir la même vue que pour la Laguna 69 mais ce lac est très différent. Des dizaines de couleurs se reflètent dans l’eau ! Nous restons 2h sur place à faire le tour du lac, monter sur les rochers pour trouver le meilleur point de vue…avant de redescendre.

À 5h30 nous sommes de retour au camp et c’est l’heure de l’happy hour ! Bières, cocktails, chips… Euh, non en fait pas du tout. C’est plutôt thé, infusions et pop corn 🙂 On fait attention à notre organisme en prévision des kilomètres qui nous attendent. La nuit tombe très tôt, vers 18h. Nous dînons à 18h30 et sommes couchés à 19h30. Record absolu.
La nuit sera fraîche, malgré les supers sacs de couchage prêtés par notre agence, on frissonne (enfin Fabien non mais ce sera bien le seul du groupe donc je soupçonne que ce soit lié à l’euphorie de faire du camping).

2ème jour :
Il s’agit du plus difficile, 23 km au total soit plus de 10h de marche.
Réveil à 5h avec un maté de coca apporté directement dans notre tente, service VIP.
Pas la peine de vous dire que la douche est exclue, donc on passe rapidement au petit déjeuner. Des oeufs, du pain, de la confiture et du café pour se donner des forces. À 6h nous sommes déjà en marche.

Les guides tentent de faire des pauses sur le chemin mais c’est sans compter sur les allemands du groupe qui sont dopés aux barres énergétiques. Le tempo est donné…
Nous avons 6 heures de marche avant la pause déjeuner et allons atteindre le point le plus élevé du trek, celui du col du Salkantay situé à 4 630 m. Le temps est magnifique, nous avons beaucoup de chance, et le sommet blanc du Salkantay nous ébloui presque !
On s’arrête quand même pour faire une pause photo avant de repartir.

Étant donné que nous sommes très en avance sur les autres groupes, notre guide nous propose d’aller jusqu’au lac du Salkantay, qui n’est normalement pas inclus dans notre trek. Évidemment tout le monde est trop content et se jette sur cette proposition ! 1h de montée en plus en programme, mais cela en vaut la peine. Une fois là-haut, nous découvrons un lac tout bleu, en plein milieu des montagnes enneigées. 4 pics nous entourent.

C’est le moment que nos guides choisissent pour organiser la cérémonie de remerciement pour la montagne : la Pachamama. On ne rigola pas du tout, parce que nos guides nous racontent les déboires de touristes ne s’étant pas acquittés de ce rite. Résultats : des bras et des jambes cassés, et même deux morts japonnais, rien que pour cette année. Nous nous mettons donc tous en cercle et ils commencent à réciter une sorte de prière en quechua. Ensuite ils ouvrent une bière, en versent un peu sur une pierre et en prenne une gorgée avant de nous la faire passer. Idem avec une bouteille de rhum. Il est 10h du matin, ça pique un peu la gorge… Enfin, nous choisissons tous une pierre et 3 feuilles de coca tea (les plus belles que l’on ait, on veut faire un beau cadeau, on n’est pas maso) que nous allons disposer par dessus la 1ère pierre à tour de rôle. Au moment où nous finissons, nous assistons à une avalanche qui vient de se déclarer sur le versant de la montagne d’en face. On se sent tout petit au coeur de cette montagne…

Nous redescendons ensuite pendant 2h avant de déjeuner vers 14h. Le petit déjeuner est déjà bien loin !

L’après midi, changement de décor. On redescend vers la vallée afin de rejoindre notre campement du soir. Cette fois nous traversons des forêts, la température monte et les moustiques apparaissent. Le trajet n’est pas très difficile si ce n’est que le déjeuner n’est pas passé pour moi et que je vais être malade pendant tout le chemin. Grand moment de solitude et big up à Fabien qui ne m’a pas abandonnée.

Le lieu du 2ème camping est nettement plus chouette. On dort au 1er étage d’une espèce de grange, il y a un petit jardin avec des chaises longues et de la musique. Et puis on a gagné 10 degrés, ce n’est pas un détail.

Sur la bonne idée de nos compagnons de route, on part tous « se laver » dans la rivière qui borde le campement. Nos pieds ressortent bleus (quand je dis qu’on a gagné 10 degrés, ce n’est pas non plus Bora Bora) mais on se sent quand même mieux.

Le repas du soir sera plus festif que la veille, nous commençons à bien nous connaître et les blagues fusent dans tous les sens. On se couche même à 20h30, c’est dire…

3ème jour :
Dernier jour avant d’arriver à Agua Calientes, le village le plus proche du Machu Picchu. 16 km nous attendent aujourd’hui, de la rigolade par rapport à la veille. On se lève quand même à 5h parce qu’il ne faudrait pas perdre les bonnes habitudes. Au petit déjeuner, nous avons droit à un pancake avec de la banane et du caramel. Instant de douceur (pour ceux qui se poseraient la question, j’ai mangé du gluten pendant 4 jours, je n’étais plus à ça près).

Pendant 3h, nous traversons des plantations de bananes, d’avocats, de granadillas… Nos guides nous apprennent à reconnaître la faune et la flore locale et décident même de se lancer dans un petit atelier peinture sur nos visages (c’était pour nous montrer avec quelle plante la teinte violette était fabriquée).

Nous faisons aussi beaucoup de pauses dans des fermes locales. Comme le rythme est moins soutenu, on en profite pour parler de voyage avec ceux du groupe et on prend des conseils pour nos prochaines étapes. Certains d’entre eux voyagent depuis presque 3 ans donc ils ont beaucoup à nous apprendre !

Le midi c’est le dernier repas préparé par les cuisiniers de notre trek. On les félicite car nous avons super bien mangé pendant ces 3 jours. C’est aussi le moment de se séparer de ceux qui ont choisi de faire le trek en 5 jours. Nous sommes 8 à faire partir du groupe des 4 jours.

Après 2h de bus, où les garçons ont eu la bonne idée de retirer leurs chaussures (on a l’impression de visiter une fromagerie), nous arrivons à Hydro Electricas. De là, nous longeons les rails du train qui va jusqu’à Agua Calientes pendant 3h. Nous longeons la rivière sacrée et apercevons au loin une partie du Machu Picchu en haut de la montagne. Nos jambes commencent à être fatiguées, heureusement cette dernière partie se fait sur du plat.

Arrivés à Agua Calientes, nous nous installons dans notre chambre d’hôtel. Ce n’est pas le grand luxe mais il y a de l’eau chaude, et après 3 jours sans douche cela vaut de l’or. Ensuite dîner et briefing par le guide qui nous accompagne le lendemain au Machu Picchu. Il nous donne RDV à 3h30 du matin dans le hall de l’hôtel. Bah voyons, 5h c’était trop la grasse mat’ peut être ?