Après Rio, nous partons en direction du sud à Ilha Grande, une petite île paradisiaque dont nous avons beaucoup entendu parler. On espère y trouver un peu de calme et surtout de jolies plages et promenades.
Cet article a été écrit à 6 mains et aucune des photos n’a été retouchée (oui on sait c’est rageant).
Jour 1 : à arrivée sur place
Nous partons de Rio à 8h. Après une petite frayeur concernant l’horaire de passage de notre navette (ça arrive souvent), on monte à bord d’un van direction Angras dos Reis. Nous avons 4h de route avant de prendre le bateau qui nous amènera sur l’île. À bord du van se trouve un couple de français jet set/BCBG (un mélange assez étrange). Elle parle avec les mêmes intonations de voix que Thérèse dans « Le Père Noël est une ordure« , lance des « Georgie chéri » alors que lui l’appelle « bébé » (je précise qu’ils approchent de la cinquantaine). Ils décrivent le paysage, à priori ils auraient vu des chevaux sauvages… bref, on rit beaucoup.
Nous avons ensuite une heure de bateau avant d’arriver sur Ilha Grande. Le trajet est un peu pénible (fatigue + caïpirinhas de la veille) mais on approche assez rapidement du rivage.
Des dizaines de petits bateaux sont amarrés dans la baie, le notre fait un peu du slalom pour les éviter. Le ciel est couvert mais la vue qui s’offre à nous est plutôt réjouissante : des plages de sable au premier plan, la forêt et la montagne en arrière plan.
Nous accostons à Abraão, notre point de chute pendant 3 jours. Il s’agit de la ville principale de l’île. Cela paraît assez touristique au premier abord mais nous sommes en période creuse et arrivons un dimanche, au moment où la majorité des touristes brésiliens repartent vers le continent.
Nous trouvons rapidement notre hébergement, il faut dire qu’il y a à peine une dizaine de rues, on a rapidement fait le tour. Nous avons une chambre pour 3, une salle de bain et un petit espace salon/cuisine sur la terrasse. On se croirait un peu comme dans une cabane car nous sommes en hauteur, les murs sont en bois et la fenêtre donne sur le feuillage des arbres.
Après une pause sandwich (le début/la suite d’une longue série), nous partons nous promener dans les alentours. De nombreux chemins de randonnée partent d’Abraão et desservent toute l’île. Nous optons pour le sentier le plus court car il est déjà 16h et nous voulons être rentrés avant la tombée de la nuit.
On commence par longer la côte, les plages se succèdent, on voit même une plage de sable noir. C’est peu commun par ici. Sur le chemin on croise de nombreux petits singes, les mêmes qu’à Rio, on est trop contents !
Puis on passe devant plusieurs constructions :
– Las Ruinas de Lazareto, il s’agit d’un ancien centre de quarantaine créé à la fin des années 1800 pour accueillir les immigrants européens porteurs de maladies. Pus tard le gouvernement s’en servira comme prison (plutôt sympa comme cadre) avant d’être définitivement fermé dans les années 1990.
– L’Aqueduto, un ancien aqueduc utilisé pour faire circuler l’eau sur l’île. Il sert toujours aujourd’hui mais un conduit plus moderne à été aménagé sur le dessus.
Nous continuons notre chemin, la pente devient plus abrupte et on monte pendant un moment. Au bout de 30 minutes on trouve quand même cela étrange : la randonnée était supposée durer 1h30, nous sommes partis depuis plus d’une heure et allons dans la direction inverse du village. On regarde la carte et on se rend compte qu’on a en fait enchaîné avec le 2ème chemin de randonnée qui demande 3h de marche supplémentaires. On revient vite sur nos pas, contents de s’en être rendus compte à temps. On se voit mal passer la nuit au milieu de la jungle, surtout qu’on a lu qu’on pouvait croiser des serpents sur l’île (Fabien qui en a une peur panique n’est pas du tout rassuré). Afin de fêter notre premier jour sur l’île, on part boire une caïpirinha sur la plage (vous l’aurez compris, toutes les occasions sont bonnes). Nous sommes au bord de la mer, un guitariste accompagne une chanteuse à la voix cristalline.
Cette mélodie se mélange avec le bruit des vagues. On rentre manger dans notre super cabane et on s’endort rapidement au son de la pluie qui commence à tomber.
Jour 2 : journée pluvieuse
On se réveille de la même façon qu’on s’est endormis, sous la pluie. On avait pourtant regardé la météo avec attention (voire avec obsession) ces derniers jours et ce n’était pas prévu. On prend notre petit déjeuner et on traine un peu en attendant que cela passe… Mais non. Quelle frustration de se trouver sur une île si paradisiaque et de ne pas pouvoir en profiter ! On prend notre mal en patience, les garçons jouent aux échecs et moi j’avance sur les articles du blog.
En milieu d’après-midi une petite accalmie pointe son nez, on part donc faire un tour dans le village et on longe le sentier de l’autre côté du rivage (le sentier inverse de celui qu’on a pris la veille). On longe plusieurs autres plages assez sauvages et on découvre d’autres spécimens de la faune locale.
Fabien tombe sur une fourmi géante et se prend de passion pour elle. Il l’observe, à quatre pattes, marcher sur le sable en direction de la mer. Sa passion soudaine le conduit à inventer une discussion entre elle et lui. Il ne s’aperçoit même pas qu’avec Stéphane on le regarde amusés et qu’on le filme à son insu. Une vague plus énergique que les autres crée le drame du jour ! Elle propulse la fourmi, qui après plusieurs roulés-boulés, termine sa course plus loin sur le sable, les 4 pattes en l’air. Fabien n’hésite pas à venir à son secours et d’un souffle retourne la fourmi qui peut reprendre sa marche en avant. Il conclut l’invention de son dialogue par cette phrase – devenue mythique – que la fourmi aurait dite : « Merci mec ! » Pour Fabien c’est le début d’une grande passion qui dure toujours à ce jour.
On joue dans le sable avant de rentrer, contents d’avoir pu prendre un peu l’air.
Sur le chemin du retour, on passe par une boutique qui vend une centaine de variétés de cachaça. Le vendeur nous fait goûter plusieurs liqueurs, notamment une à base de milho verde (maïs vert) que nous trouvons délicieuse.
Ce soir on s’offre un restaurant, on le mérite bien après cette journée sous la pluie et les nombreux sandwichs des derniers jours. Nous choisissons un restaurant « les pieds dans le sable », c’est la première fois qu’on fait ça ! Au menu : barbecue avec brochettes de viande et de fromage et légumes grillés, on se régale.
Jour 3 : randonnée et plage
Un minuscule bout de ciel bleu fait son apparition dans le ciel, on est plein d’espoir ! Au programme d’aujourd’hui, une randonnée de 3h (6h aller retour) pour rejoindre Lopes Mendes, une des plages mythiques de l’île. On peut y aller en bateau mais on préfère marcher et s’enfoncer dans la montagne. Le ciel est quand même plus gris que bleu au final mais il ne pleut pas. La première partie du chemin est assez raide, on grimpe en haut de la montagne afin de passer de l’autre côté de l’île.
Depuis les hauteurs on distingue quelques criques d’un bleu turquoise, c’est encourageant.
On redescend tout et on longe ensuite la côte. On traverse plusieurs plages et on profite du cadre. Certaines sont aménagées de jolis pontons en bois, des balançoires sont accrochées aux arbres à côté des petites paillotes à l’arrière…
Au bout d’un peu moins de trois heures nous arrivons enfin à Lopes Mendes. Quel paysage ! Des kilomètres d’un sable presque blanc s’étalent devant nous. On retire nos chaussures et en avançant on entend le sable crisser sous nos pas, cela fait exactement le même bruit qu’avec la neige ! C’est une sensation étonnante et très agréable. Nous voulons nous baigner mais un grand drapeau rouge à été hissé et des pompiers sifflent tous les téméraires tentant de braver l’interdit. Au final il ne fait pas si chaud que ça avec le vent, donc ce n’est pas plus mal d’avoir cette bonne excuse…
Nous pique-niquons sur place (un sandwich évidemment) afin de profiter de la vue. Des chiens viennent nous tenir compagnie. Les pauvres ont faim et se doutent que nous ne sommes pas venus les mains vides.
On repart vers 15h30, le ciel commence à s’assombrir et on craint un orage. Au final nous n’aurons pas de pluie, le temps est vraiment étrange sur cette île. Ce qui est étrange aussi, c’est le bruit de bête enragée que nous entendons sur le chemin. On dirait un ours affamé ou un sanglier en train de se faire éventrer. Nous n’avons pas franchement envie de le découvrir par nous mêmes. Nous rentrons assez fatigués après ces 15 kilomètres parcourus mais très contents de notre journée.
Jour 4 : virée en bateau
C’est notre dernier jour et nous ne pouvions pas quitter l’île sans avoir fait une excursion en bateau. Toutes les agences proposent les mêmes circuits, une grande boucle avec 5 arrêts à bord d’un bateau rapide ou une petite boucle avec 3 arrêts à bord d’un bateau à voile. On opte pour la deuxième afin d’éviter de courir d’un endroit à un autre et de profiter aussi de la balade en bateau en plus des plages.
Le temps est identique à celui de la veille, très couvert, mais en parcourant quelques kilomètres le ciel se dégage complètement et un grand soleil fait son apparition. Enfin !
Notre capitaine fait un premier arrêt à la Lagoa Azul, pas besoin de beaucoup d’explications pour comprendre d’où vient ce nom. L’idée de cet arrêt, c’est de se baigner au milieu des poissons. Un des membres d’équipage se lance pour montrer l’exemple, mais personne à part lui n’a l’air vraiment décidé… Une maman brésilienne trouve finalement le courage d’y aller avec son fils, celui-ci resort presque aussitôt en pleurnichant… pas très encourageant. Au final Fabien se jette à l’eau et on le suit avec Stéphane (lentement mais sûrement). L’eau est glacée mais nous sommes habitués aux baignades au Havre donc rien ne nous fait peur (pas Stéphane qui lui est plus habitué à Marseille). L’eau est transparente et des cinquantaines de poissons nagent autour de nous. On comprend rapidement pourquoi, ils sont nourris par l’équipage afin d’impressionner les touristes et ont rapidement assimilé qu’ils avaient tout intérêt à être fidèles au rendez-vous. Pas très respectueux de la nature tout ça… Mais le spectacle est féerique.
On remonte se sécher et on pose nos serviettes sur le pont pour bronzer. Il fait nettement meilleur là-haut car il n’y a pas de vent. Le capitaine met un peu de musique, on ferme les yeux et on sent le bateau avancer doucement sur l’eau, on se détend. Le stop suivant se fait une heure et demi plus tard sur la page de Japariz. Cette fois-ci le bateau accoste, on pose nos serviettes sur le sable et on déguste notre bon sandwich. On regarde passer les autres bateaux, les promeneurs sur la plage, les vagues…
Après cette longue pause on remonte dans le bateau direction le dernier spot de la journée. Il s’agit de la crique de Saco do Céu. Comme son nom le laisse entendre, elle se trouve dans une sorte de cul de sac, le bateau doit manœuvrer et contourner plusieurs bras de terre avant d’arriver. Quelques bateaux sont déjà sur place et il y a plus de monde que lors des 2 précédents arrêts. Mais notre bateau reste en mer et on se baigne directement depuis le pont donc on reste à distance. L’eau est encore glacée mais le soleil chauffe et on a envie de se rafraîchir. Cette fois nous sommes les 3 seuls à nous baigner, les autres passagers préfèrent rester à bord. Dommage pour eux, ils ne savent pas ce qu’ils loupent !
Nous repartons en fin de journée vers Abraão, super heureux de cette magnifique sortie en mer et ravis du temps radieux dont nous avons pu profiter.
Le soir on se détend autour du caïpirinha (Quoi ! Encore ?) et on prépare nos sacs pour le lendemain. Nous reprenons le bateau et quittons déjà cette île magnifique.