Salvador de Bahia, 1ère immersion au Brésil

Sur les conseils de notre amie Oksana, nous avons choisi la région de Bahia pour notre première destination au Brésil. Il s’agit d’une région située dans le Nordeste et dont l’influence et la culture africaine sont encore très présentes. C’est en effet ici que de nombreux esclaves ont créé les premiers villages du pays après s’être enfuis des plantations. La ville de Salvador, où nous arrivons après un voyage de plus de 22h, a d’ailleurs été la première capitale du Brésil.

Nous avons passé 3 jours ici et avions réservé un Airbnb pas très loin du centre historique. L’appartement situé au 10ème étage d’un grand immeuble offrait une jolie vue sur la baie de Salvador – même registre que Copacabana avec quelques degrés en plus.

La vue depuis notre salon
Notre immeuble (ça fait moins rêver dans ce sens là)

1ère journée 
Le 1er jour nous dormons beaucoup afin de récupérer du voyage de la veille et nous nous mettons au rythme local. Ici tout est beaucoup plus lent, c’est agréable de prendre son temps. Il fait chaud et le temps est humide. Nous commençons par explorer notre quartier en faisant quelques courses pour le petit déjeuner. Nous sommes dans un quartier populaire et les rues regorgent de petits commerçants et de stands de fruits. À la boulangerie nous optons pour des sablés à base de farine de maïs et de fruits confits tandis qu’au supermarché nous faisons le plein de fruits et de citrons verts. On entend du portugais partout, c’est une langue chantante et pleine d’intonations, mais par contre on ne comprend rien… On adopte un mix entre espagnol, français et anglais, ça marche plutôt pas mal.
L’après-midi, direction le quartier de Pelourinho, dans le centre historique de Salvador. Nous y allons à pieds et croisons de nombreuses petites maisons colorées sur le chemin. Arrivés sur place c’est un vrai festival de couleurs, les rues pavées sont bordées de maisons jaunes, bleues, mauves. Certaines des façades arborent des azulejos comme au Portugal et de nombreux arbres et fleurs grimpent le long des façades.

Dans les rues de Pelourinho #1
Dans les rues de Pelourinho #2
Dans les rues de Pelourinho #3
Azulejos
Le sol est aussi coloré que les murs

Un peu plus loin, nous arrivons sur la place Terreiro de Jesus et admirons des danseurs de capoeira, la danse traditionnelle locale qui trouve elle aussi ses origines du temps de l’esclavage. C’est un mélange entre de la danse et du combat, cela donne un résultat aérien et très élégant.

Place Terreiro de Jesus

Salvador de Bahia est divisée en 2 parties : la ville haute et la ville basse (comme au Havre !), l’escalador Lacerta permet aux habitants d’accéder facilement à l’une ou l’autre partie.
En voulant nous diriger dans une petite rue allant vers le bas de la ville, nous nous faisons arrêter par des habitants. Ils sont à leur fenêtre et nous préviennent qu’il ne faut pas aller plus loin, que c’est dangereux. Nous sommes en plein centre ville et il fait encore jour, nous avons du mal à comprendre… mais dans le doute on les écoute et on retourne sur la place principale. Là, des caipirinhas nous attendent. Cela fait partie de la culture locale alors on joue le jeu. Fabien a l’air de revivre, il avait presque oublié le goût du rhum 😉 Un guitariste joue des airs de musique brésilienne et revisite des morceaux des Beatles. On se sent comme sur un petit nuage.

Caipirinhas !

Nous rentrons vers 19h30 et il fait déjà nuit noire (la nuit tombe vers 17h30-18h ici). Nous commençons à avancer dans la direction de notre appartement et là nous sommes à nouveau arrêtés par les habitants du quartier. Ils nous mettent en garde, nous conseillent de revenir sur nos pas et de rentrer vite à notre hôtel. C’est justement ce que l’on essayait de faire… Un autre type arrive en face de nous et nous dit la même chose, il se fait insulter par les premiers que nous avons croisés, car ils pensent qu’il veut nous agresser. Sur le moment nous sommes un peu refroidis. Nous savions que les villes au Brésil étaient assez dangereuses mais quand même pas à ce point là, en plein centre ville. À la réflexion nous n’avons croisé aucun touristes étrangers, juste quelques brésiliens en vacances. C’était peut être un signe. Ce qui est positif quand même, c’est que nous sommes tombés sur des locaux très prévenants, qui ont cherché à nous protéger.
Un peu plus tôt dans la journée, nous étions passés à l’office du tourisme et avons un plan de la ville. Les rues sont signalées en blanc ou en jaune. Les rues jaunes sont celles que l’on peut prendre sans courir le risque de se faire dépouiller, les blanches sont à éviter quoi qu’il arrive. C’est comme cela que nous réussirons à rentrer sains et saufs à l’appartement, non dans quelques frayeurs car les rues sont désertes (je rappelle qu’il n’est que 19h30, c’est quand même assez fou) et plusieurs hommes ivres et drogués rodent dans les alentours. Fabien adopte la technique de la marche rapide, celle qui consiste à jouer sur la lenteur d’exécution du cerveau du mec bourré à l’alcool ou au crack. Le temps qu’il formule une phrase on est déjà hors de portée de l’injonction.

2ème journée
Après un bon petit déjeuner, nous décidons de partir pour la ville basse. Nous passons par des quartiers avec des maisons couvertes de beaux graffitis et arrivons sur le boulevard principal. Une averse se déclare à ce moment et nous nous réfugions dans une petite église. Les décors sont fastueux, c’est très différent de ce que nous vu dans les églises jusqu’à présent en Colombie ou au Pérou.

Église Nossa Senhora Rosario da Praia
Détails à l’intérieur de l’église

Nous passons ensuite au marché central qui est rempli de stands d’artisanat local et nous promenons dans les petites rues autour. On se rend vite compte que ce n’est pas un quartier touristique du tout et qu’il vaut mieux retourner vers Pelourinho. Direction l’elevador Lacerta. C’est super rapide, en moins d’une minute nous sommes arrivés en ville haute.

Elevador Lacerta

On se prend une petite glace : baunhila (vanille) pour Fabien et banane caramel pour moi – Anna je te vois déjà faire la grimace – en profitant de la vue.

Bracelets porte bonheur de Salvador

Cette fois on rentre avant que la nuit tombe pour éviter les mauvaises rencontres. Nous avons un grand appartement et pouvons tout de même profiter de soirées très agréables. Nous aurions beaucoup aimé découvrir la vie nocturne locale mais je pense qu’il faut connaître des habitants sur place, c’est assez compliqué sinon.

Coucher de soleil depuis l’appart

3ème journée 
Pour notre dernier jour à Salvador il était temps de profiter de la plage ! La ville est entourée par l’océan Atlantique et ses nombreuses plages sont assez réputées.
Après beaucoup d’hésitations (car elles semblent toutes sublimes), nous partons pour la plage de Farol da Barra. Elle doit son nom au phare qui la domine. Un bus local nous dépose sur place et on se rue sur le sable. L’eau est plus fraîche qu’en Colombie mais on ne met pas très longtemps à se jeter dedans, enfin les vagues le font à notre place… Il y en a beaucoup ici, c’est d’ailleurs la plage préférée des surfeurs. Après le Pérou et nos nombreux treks, cela fait du bien de se détendre un peu.
Nous n’avons malheureusement pas pu prendre de photos car nous avons préféré laisser nos téléphones à l’appart.
Nous rentrons à pieds afin de profiter jusqu’au bout des rayons de soleil et longeons la côte. Nous passons devant une autre plage, celle de Porto da Barra, qui est noire de monde ! Impossible de trouver une place pour poser sa serviette.
De nombreux petits cafés et restaurants sont placés le long de la promenade, on se serait bien arrêtés mais nous voulons rentrer avant la nuit… Après 20 minutes, nous arrivons dans des quartiers très aisés dont nous n’avions pas soupçonné l’existence jusqu’à présent. De grands buildings de luxe longent la côte sur plusieurs kilomètres. Les entrées des voitures sont contrôlées, il y a même 2 barrières automatiques de sécurité (celle qui donne à l’intérieur s’ouvre seulement quand celle donnant sur la rue est fermée), les murs des halls d’immeuble sont en verre et donnent sur l’océan. Même en France il est rare de voir de tels immeubles, on se croirait à Monaco. Le contraste avec les quartiers populaires est saisissant. Et encore, nous n’avons pas été au cœur des favélas encore plus touchées par la pauvreté. Cela explique beaucoup de choses, notamment la violence présente ici.

Ces quelques heures à la plage nous ont permis de bien décompresser et d’apprécier une autre partie de la ville de Salvador. Cela tombe bien car nous partons ensuite dans la réserve naturelle de Chapada Dimantina pour un trek de trois jours.

Ce que nous retenons de Salvador :
Le quartier Pelhourino et ses petites maisons colorées
Les plages de sable magnifiques qui encadrent la ville
La quiétude et la bonne humeur qui se dégage de la ville
Les caipirinhas, ça fait du bien de boire autre chose que de la bière !
La violence qui règne ici et la dangerosité de la ville. Nous avons rencontré plusieurs locaux de Bahia et touristes par la suite qui nous ont raconté de nombreux cas récents de braquage dans la rue et dans les hôtels (le dernier datant de la semaine dernière). Loin de nous l’idée d’être paranoïaques, nous avons d’ailleurs très bien vécu notre séjour en Colombie qui était réputé comme un pays dangereux, mais nous ne nous sommes pas sentis très en sécurité ici. C’est dommage, et rageant, car cela nous a empêché de découvrir vraiment la ville et les habitants. Et puis ce n’est sans doute qu’une minorité, mais ça dissout indéniablement l’insouciance lorsque l’on se balade.
Nos premiers pas avec le portugais, c’est pas gagné…
Le port des tongs, ce n’est pas une légende, tout le monde est en Havaïanas ici !

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