C’est depuis Ubud que nous nous lançons dans l’ascension du Mont Batur. Le pickup vient nous chercher à notre hôtel à 1h30 du matin, il faut croire qu’on n’a pas encore eu notre dose de volcans et de réveils en pleine nuit…
Le Mont Batur est réputé comme étant très touristique, davantage que les volcans de Java, mais tout le monde nous a dit que les levers de soleil là-bas étaient magiques et après l’échec du Bromo, on ressent (enfin Fabien surtout) le besoin d’aller plus loin.
Notre chauffeur arrive en retard (plus de 30 minutes après l’heure – entre temps on a eu le temps de réveiller tous les coqs du quartier et de se faire détester par tous les voisins) et pour se rattraper il roule comme un gros malade sur les routes étroites de la campagne qui nous sépare d’Ubud. Ce n’est pas comme si il y avait des poules et des chiens errants qui traversaient les rues toutes les 2 minutes sans prévenir… On arrive sains et saufs par je ne sais quel miracle et on monte à bord d’un mini bus.
Après plus d’une heure de route, nous arrivons au pied du volcan. Il fait froid, évidemment. On se réchauffe avec un café et on entame la marche. Le rythme est plutôt soutenu, notamment parce qu’on est partis assez tard. Le sentier n’est pas des plus évidents, on glisse dans la cendre ou on roule sur les pierres volcaniques, un vrai plaisir. Nous sommes une centaine à nous suivre dans la montée et à presser le pas afin d’arriver avant le lever du soleil. Déjà on est plein d’espoir et on sent qu’on aura de la chance : on distingue une épaisse couche de nuages sous nos pieds et le ciel semble être dégagé. Notre guide nous cache gentiment le temps qu’il nous reste à monter. Il fait comme avec les enfants, c’est à dire que toutes les 10 minutes il dit qu’il ne reste plus que 10 minutes… (moi sur le moment j’avais plutôt envie de l’étrangler que de le remercier). À mi chemin, nous faisons une pause à la demande des guides. Ils allument de l’encens, déposent des offrandes et prient au pied d’une statue avant d’aller plus loin, à Bali aussi les volcans sont sacrés et il faut demander la bénédiction des divinités avant de poursuivre.
Au bout de 2 heures d’efforts, nous arrivons là-haut. Nous nous posons et admirons le soleil se lever. C’est un spectacle magnifique, grandiose, incroyable… C’est d’une telle beauté que les mots me manquent. Depuis notre point de vue, on distingue Lombok et le Mont Rinjani (celui-ci on se le garde pour une prochaine fois), la mer qui sépare les 2 îles et une autre mer, de nuages cette fois-ci, qui s’entend à nos pieds. Le paysage se réveille progressivement, dans le ciel le rose laisse place au bleu et le soleil commence à nous réchauffer la peau. Quelle joie immense d’être ici !
Sur la crête du volcan, un temple hindou a été érigé et des singes font office de gardiens. C’est assez déroutant de rencontrer des singes à cet endroit, en tous cas ils semblent profiter de la vue comme nous 😉Un peu plus bas, on peut voir le cratère du volcan. Il n’est plus en activité, contrairement au Mont Agung, le plus haut de Bali. D’ailleurs, ce dernier est fermé depuis quelques temps afin de prévenir des risques d’une éventuelle éruption.La descente n’est pas vraiment plus simple car c’est très glissant (je crois bien être tombée 5 fois) et que nos muscles sont fatigués. Il faudra attendre encore 2 heures supplémentaires avant de prendre enfin un petit déjeuner et de s’écrouler dans notre lit douillet… Mais nous sommes réconciliés avec les levers de soleil ! Cela en valait 1 000 fois la peine.